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Violences urbaines : certaines "personnalités politiques entraînent un glissement vers la haine anti-flic banalisée", accuse Unité SGP police FO

Lors des violences urbaines de ces derniers jours, 730 policiers ont été blessés, selon le secrétaire national du syndicat Unité SGP police FO. Grégory Joron note aussi une réelle "différence d'organisation" entre ces affrontements et ceux de 2005.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP police FO. (Radiofrance)

Alors que des violences urbaines visent plusieurs villes de France depuis fin juin, Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP police FO, accuse sur France Inter certaines "personnalités politiques" d'entraîner "un glissement vers la haine anti-flic banalisée". Le syndicaliste ne cite aucun responsable politique en particulier mais estime que si "la haine anti-flic ne date pas de la semaine dernière", elle "est entretenue depuis quelques années" par ces personnalités.

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Grégory Joron considère que ces responsables "participent au fait que les flics soient des cibles". "On est régulièrement menacés jusque dans nos foyers", se désole le secrétaire national du syndicat Unité SGP police FO. Il évoque également les affrontements des derniers jours, assurant que "730 [de ses] collègues ont été blessés" lors des violences urbaines. Le syndicaliste observe une réelle "différence d'organisation" entre les violences urbaines survenues depuis jeudi 29 juin et ceux de 2005 après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés alors qu'ils tentaient d'échapper à un contrôle de police à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). "On a quelque chose de très organisé lors des attaques de commissariats et des pillages où il y a de vrais checkpoints", analyse Grégory Joron.

Le secrétaire national du syndicat Unité SGP police FO critique par ailleurs les propos tenus par Emmanuel Macron après la mort de Nahel, tué mardi 27 juin par un policier lors d'un contrôle routier. Le chef de l'État dénonçait un acte "inexplicable" et "inexcusable". Grégory Joron affirme qu'après ces propos "les policiers ont perdu totalement confiance dans le Président". "Quand il dit que c'est inacceptable et inexcusable avant même de dire que la justice va faire son travail, j'estime qu'il donne une couleur au dossier qui est insupportable", s'indigne le syndicaliste. Il regrette que le chef de l'État mais aussi d'autres personnalités publiques aient donné leur avis ou analyse "sur huit secondes de vidéo".

Grégory Joron dénonce par ailleurs en parallèle la réaction des syndicats Alliance et Unsa police qui ont qualifié dans un communiqué les émeutiers de "nuisibles" et de "sauvages". Le secrétaire national d'Unité SGP police FO "ne partage pas ces mots". Il considère que "dans la plume de représentants du personnel, notamment de policiers syndicalistes, ce n'est pas approprié". "On demande à mes collègues d'être exemplaires face à des situations extraordinaires et de les gérer du mieux possible et avec déontologie, et quand on les représente on s'écarterait de cette dignité qu'on leur doit ?", s'interroge-t-il.

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