: Reportage "Le combat, je le porterai jusqu'à ma mort" : un an après la mort de Nahel, ses proches marchent et se battent pour un procès
Il y a d'abord eu des silences. Beaucoup de silences, jusqu'à l'arrivée du cortège de la marche blanche samedi 29 juin, à l'endroit où Nahel a été tué par un tir policier, il y a un peu plus d'un an à Nanterre. Après un temps de prière, sa famille a pris la parole. "Il me manque beaucoup, mon petit-fils. Je ne peux pas parler", a confié la grand-mère de Nahel, qui n'a tenu que quelques secondes au micro devant l'assistance.
Plusieurs centaines de personnes rassemblées
Mounia Merzouk, la mère de Nahel, s'est ensuite exprimée pendant de longues minutes, décrivant sa douleur depuis un an et l'injustice qu'elle ressent à propos du policier qui a tué Nahel. "La douleur que j'ai à l'intérieur de moi, je ne peux même pas vous la décrire. Elle est très dure, je souffre. Vous me voyez comme ça, habillée, brushingué. C'est juste extérieur. Je ne peux pas vous montrer comment je vis chez moi. Quand je rentre chez moi, je n'ai plus personne, je n'ai plus mon bébé", décrit la mère de Nahel.
"Quand il [le policier] se réveille le matin, il a son fils qui va lui dire bonjour, il va l'embrasser. Moi, j'embrasse qui ? Je regarde la chambre de mon fils, elle est vide, juste en face de moi. C'est trop dur pour moi."
Mounia Merzouk, la mère de Nahelà la marche en hommage à son fils
La colère est toujours présente dans cette famille, dans ce quartier, où les participants à cette marche blanche ont demandé "Justice pour Nahel". L'une des cousines du jeune homme a accepté de parler à franceinfo. "On restera toujours soudé par rapport à Nahel. Le combat, on le portera toujours jusqu'à la fin. Personnellement, je porterai le combat jusqu'à ma mort. À partir du moment où on m'a enlevé mon sang, je n'accepte pas. Je suis révoltée et je serai révoltée jusqu'au bout" promet-elle.
"On n'oubliera jamais Nahel"
Deux juges d’instruction tentent d’établir les circonstances de la mort de cet adolescent qui venait d'avoir 17 ans. Désormais, cette famille attend un procès "pour pouvoir passer à autre chose dans notre vie", avance la cousine de Nahel.
"On n'oubliera jamais Nahel. Il sera toujours là. Mais une fois qu'il y a une condamnation, ce n'est pas pareil, tu passes à autre chose. Tu ne te dis pas que le policier, il est chez lui en train de dormir avec sa femme, avec ses enfants. Parce que Mounia, elle est seule chez elle. Il n'y a pas d'enfants, il n'y a pas de parents. Ce qu'il a fait, il faut qu'il le paye", conclut-elle.
Le policier mis en examen pour meurtre a retrouvé la liberté en novembre. Il a été placé sous contrôle judiciaire, après quatre mois de détention provisoire.
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