Assa Traoré désignée "gardienne de l'année" par "Time" : "Un honneur, la consécration d'un combat", réagit la militante
La sœur d'Adama Traoré et militante anti-raciste, figure dans la sélection du magazine américain "Time" des femmes et des hommes qui ont fait l'actualité en 2020, parmi les "Guardians of the Year".
Le magazine américain Time met en avant Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, qu'il qualifie de "gardienne de l’année" pour son combat contre les inégalités raciales. Dans le traditionnel numéro de fin d'année consacré aux femmes et hommes qui ont fait l'actualité en 2020, Assa Traoré a été désignée "Guardians of the Year", aux côtés d'autres organisations et militants antiracistes. "C'est un honneur, le monde entier entend ce qu'on dénonce", réagit-elle sur franceinfo.
franceinfo : Qu'est-ce que cela vous fait d'être honorée par le magazine Time, et d'apparaître ainsi parmi les femmes et les hommes de l'année 2020 ?
Assa Traoré : C'est un honneur que me fait le Time. C'est la consécration d'un combat que ma famille, le comité et des centaines de milliers de Français mènent avec moi depuis quatre ans. Je suis fière de constater que ce débat fait débat au-delà des frontières et que le monde entier entend ce qu'on dénonce depuis quatre ans, ces inégalités raciales et ces discriminations, le combat de toutes les victimes.
Est-ce une façon de dire qu'en France, ce combat est nécessaire ?
La France doit ouvrir les yeux, refuser le racisme et aller de l'avant. Si je suis devenue une figure dans ce pays c'est à cause d'un drame. La France doit répondre. Le peuple français est sorti dans la rue.
Le gouvernement français ne peut pas nous snober, il ne peut pas faire comme s'il ne se passait rien du tout, le gouvernement français doit entendre ce qu'il y a.
Assa Traoréà franceinfo
Aujourd'hui nous demandons une liberté, la justice. La France est en retard sur son temps.
Emmanuel Macron a parlé de violences policières. Est-ce une avancée ?
Bien sûr, mais quand il dit qu'il va faire un numéro vert, ce n'est pas possible. On ne peut pas juste créer un numéro vert sur les violences policières. Il faut que le combat soit plus ouvert, plus large, il faut qu'ils acceptent qu'il y a du racisme et de la violence policière au sein de la police française. On ne peut pas juste se cacher derrière un numéro vert. Des personnes n'auront pas le temps de le composer, elles seront déjà mortes ou dans des états très graves.
Vos modèles sont-ils aux États-Unis ?
Nous avons des figures, des personnalités américaines qui ont combattu pour les droits des personnes noires, contre les violences policières, la discrimination. Nous sommes aussi dans la continuité de ce combat. Si la lumière vient d'ailleurs nous la prenons, elle nous donne du courage.
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