Accusé d'être un tueur en série, il demande réparation
Sa vie a basculé en décembre 2007. Nicolas Panard passe alors du statut de retraité tranquille à celui - peu enviable - de tueur en série présumé. Il est soupçonné d'avoir commis 18 meurtres entre 1980 et 2002. Ce qui aurait fait de lui le pire tueur en série qu'ait jamais connu la France.
_ En plus de sa mise en cause judiciaire, Nicolas Panard voit sa photo publiée dans le quotidien l'Alsace, avec nom, adresse et détails biens sentis sur sa vie privée. Le problème, c'est que Nicolas Panard est innocent.
La justice le reconnaît assez rapidement, quand une juge de la liberté et des détention le relâche sous contrôle judiciaire, estimant que le dossier d'accusation est vide : “construction intellectuelle qu'aucun élément matériel ne vient corroborer”.
_ Il se base sur l'enquête d'un policier, qui a réalisé des écoutes et fouillé le passé de Nicolas Panard. Il y a trouvé des rapprochements entre plusieurs affaires et son suspect : il a témoigné dans plusieurs cas, il connaissait certaines victimes. Son homosexualité assumée et son passé d'artiste transformiste ont fait le reste.
Cette enquête hasardeuse a été battue en brêche par la justice, qui, après l'avoir mis en examen pour cinq meurtres, a levé les charges qui pesaient contre lui. Mais les accusations lancées dans la presse ont laissé des traces. Il estime qu'à cause des articles écrits à l'époque, il sera “toujours soupçonné”.
Il a donc attaqué l'Alsace en justice, et réclame 150.000 euros de dommages et intérets.
La justice rendra sa décision le 27 janvier.
Grégoire lecalot
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