: Vidéo Pièces à conviction. Ces pilotes qui paient pour voler
Aujourd'hui, de jeunes pilotes paient des milliers d'euros pour voler. Des agences d'intérim leur proposent d'acquérir de l'expérience pour obtenir le précieux sésame des 500 heures de vol qui leur permettra peut-être d’intégrer une grande compagnie aérienne. C'est le "pay to fly". Extrait de l'enquête de "Pièces à conviction".
Julien Fournier est un pilote fraîchement diplômé. Il a dû s'inscrire à des agences d'intérim d'un type nouveau : elles proposent aux jeunes pilotes des heures de vol sur de vraies compagnies, souvent à bas coût, pour acquérir les 500 heures de vol obligatoires pour se faire embaucher dans une grande structure. En général, ils déboursent plusieurs milliers d'euros pour accumuler les heures et ne sont pas rémunérés pour ce travail.
Julien consulte chaque matin sa boîte mail, à la recherche de compagnies qui pratiquent le "pay to fly" (payer pour voler) : "Payer entre 20 et 80 000 euros pour travailler, quand je vois ça, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas bien avec l'industrie de l'aviation" explique-t-il à "Pièces à conviction".
Une menace pour la sécurité des passagers ?
Arrivée des Etats-Unis il y a dix ans, cette pratique s'est répandue en Europe de l’Est et en Asie. Mais le "pay to fly" peut se révéler dangereux : le rythme effréné de ce métier pousse parfois les jeunes pilotes vers le burn-out et la pression psychologique excessive qu’ils subissent peut mettre en danger la vie des passagers. Le syndicat européen des pilotes souhaite faire interdire cette pratique, qui n’est pas autorisée en France.
Qui se cache derrière ces agences d'intérim ? Pour quelles compagnies recrutent-elles ? A qui profite ce business juteux ?
Extrait de "Faut-il un pilote dans l'avion ?", une enquête de "Pièces à conviction" diffusée le 23 mars.
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