Alpes-de-Haute-Provence : ce que l'on sait du déraillement mortel du train touristique
L'accident du train des Pignes a deux morts et neuf blessés. Selon les premiers éléments, le train a heurté un rocher tombé sur la voie.
Deux femmes sont mortes samedi 8 février, dont une Russe de 49 ans et une octogénaire de la région, dans le déraillement du célèbre train des Pignes, provoqué par la chute d'un rocher de plusieurs tonnes près d'Annot (Alpes-de-Haute-Provence). Neuf personnes ont été blessées, dont une grièvement.
Le drame s'est déroulé vers 11h10, lorsque le train "de la compagnie des Chemins de Fer de Provence a déraillé suite à une chute de rochers" sur la commune de Saint-Benoît, près d'Annot, a indiqué la préfecture.
Un journaliste de Nice-Matin a posté sur Twitter, une photo prise sur les lieux du drame.
PHOTO EXCLUSIF | @Nice_Matin |URGENT | Le train des Pignes déraille à #Annot : deux morts, 30 blessés #nice06 #train pic.twitter.com/R9JqFRd6Jj
— Grégory Leclerc (@GregLeclerc) February 8, 2014
Et voici une vidéo diffusée par France 3 Côte d'Azur.
Quelle est la cause de l'accident ?
"Un énorme rocher s'est détaché de la montagne et il est venu percuter le train, derrière la cabine du conducteur. A la suite de l'impact, la partie avant du train a plongé dans le ravin", a expliqué le sous-préfet de Castellane, Charbel Aboud. "Il y a eu concomitance entre le passage du train et l'éboulement de cet énorme rocher, d'une vingtaine de tonnes", a souligné le procureur de la République de Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger.
L'alerte a été donnée peu après 11 heures, par le conducteur qui a contacté par radio le chef de gare d'Annot. Il est parti à 8 heures 50 de Nice (Alpes-Maritimes) et roulait à vitesse réduite, puisque cette portion était limitée à 30 km/h. Le train était composé de deux voitures. L'une s'est couchée sur un talus, l'autre s'est écroulée en contrebas.
"J'étais tranquillement en train de me reposer à l'arrière du train. J'ai pas compris, j'ai été projetée sur la gauche et j'ai vu la première partie du train qui descendait dans le talus", a raconté à Floriane Bonnet, une passagère prise en charge à la salle polyvalente d'Annot. "J'ai essayé de casser une vitre, mais j'ai pas réussi, alors je suis sortie par l'avant."
Qui sont les victimes ?
Une touriste russe de 49 ans est morte dans l'accident, ainsi qu'une femme âgée de 82 ans, originaire de la région. Huit des neuf blessés ont été transportés à l'hôpital Saint-Roch de Nice (Alpes-Maritimes). Agés de 24 à 73 ans, ils sont tous originaires des Alpes-Maritimes, à l'exception du mari de la touriste russe. Les 24 autres passagers, ressortis indemnes de l'accident, avaient pu rentrer chez eux plus tôt dans la journée après avoir été entendus par des psychologues.
Comment se sont organisés les secours ?
Le plan "nombreuses victimes" (Novi) a été déclenché par la préfecture et les services de secours. Au total, 110 pompiers et 32 véhicules ont été mobilisés ainsi que deux hélicoptères, un de la section aérienne de la gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence et le Dragon 06 de la Sécurité civile des Alpes-Maritimes.
L'accident s'est déroulé dans une zone isolée, difficile d'accès. "Le temps est médiocre sur la zone avec de la neige, ce qui rend les secours difficiles", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, lors d'une conférence de presse.
Quels sont les premiers éléments de l'enquête ?
Les investigations, confiées à la gendarmerie et au Bureau enquête accidents, devront faire la lumière sur les circonstances du drame. Il n'y avait jamais eu d'éboulement sur cette partie de la ligne, "sécurisée par des grillages de protection", selon le sous-préfet Charbel Aboud.
"Cet accident était "imprévisible, la voie avait fait l'objet d'une inspection le 14 janvier, il n'y a donc pas eu de défaut de vigilance", a déclaré le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, aux côtés du président (PS) du conseil régional Michel Vauzelle.
Le train des Pignes, plus que centenaire, est exploité par la régie régionale des transports de Provence-Alpes-Côte d'Azur, et non par la SNCF. Le matériel est récent et a été mis en service en 2011, selon Jean-Yves Petit, conseiller régional délégué aux transports.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.