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Après deux crashs du 737 MAX, Boeing, accusé de fraude, accepte de verser plus de 2,5 milliards de dollars

Les catastrophes aériennes d'octobre 2018 et mars 2019, qui ont entraîné l'immobilisation du 737 MAX pendant 20 mois, ont plongé l'avionneur américain dans la période la plus turbulente de son histoire, marquée par une multitude d'enquêtes à son encontre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Un Boeing 737 MAX piloté par la Federal Aviation Administration (FAA), le 30 septembre 2020 à Seattle (Etats-Unis). (JASON REDMOND / AFP)

Boeing reconnaît sa responsabilité. Le géant de l'aéronautique a accepté, jeudi 7 janvier, de verser plus de 2,5 milliards de dollars (2 milliards d'euros) dans le cadre de l'enquête du ministère américain de la Justice sur les deux accidents du 737 MAX qui ont fait 346 morts en 2018 et 2019. Boeing n'aura donc pas à plaider coupable dans le cadre des poursuites criminelles, a annoncé ce ministère.

Cette résolution permet au constructeur de dissiper un peu plus les nuages qui se sont amoncelés sur son appareil vedette, cloué au sol pendant 20 mois, avant d'être à nouveau autorisé à voler dans certains pays fin 2020.

"Nous n'avons pas répondu à nos valeurs"

Boeing a reconnu que deux de ses employés avaient induit en erreur un groupe chargé, au sein de la Federal Aviation Administration (FAA), l'autorité américaine de l'aviation, de préparer la formation des pilotes à l'appareil au sujet du logiciel de vol MCAS, mis en cause dans les deux accidents. Les documents émis par la suite par l'agence de l'aviation ne contenaient en conséquence pas des informations essentielles sur ce logiciel, qui n'ont donc pas été incluses dans les manuels des compagnies. L'accord "reconnaît à juste titre que nous n'avons pas répondu à nos valeurs et à nos attentes", dit David Calhoun, directeur général de Boeing, dans un communiqué.

Selon les termes de l'accord, qui accuse officiellement Boeing de complot en vue de commettre une fraude, le groupe a accepté de continuer à coopérer avec les autorités pour toutes les enquêtes en cours ou à venir et de respecter certains engagements. Le ministère lèvera les poursuites dans trois ans si Boeing obéit à toutes ses obligations. Il n'a en revanche pas jugé nécessaire d'imposer à la compagnie un inspecteur indépendant.

"Une insulte aux 346 victimes décédées"

Dans le détail, Boeing a accepté de verser aux Etats-Unis une amende pénale de 243,6 millions, ainsi que 1,77 milliard d'indemnités aux compagnies aériennes ayant commandé le 737 MAX et 500 millions pour un fonds destiné à indemniser les proches des victimes des accidents de Lion Air en octobre 2018 et Ethiopian Airlines en mars 2019.

Les avocats représentant des familles de victimes de l'accident du vol d'Ethiopian Airlines ont déclaré que l'accord renforçait leurs démarches au civil contre Boeing à Chicago. Boeing a déjà réglé la plupart des litiges concernant le vol de Lion Air. Mais pour le représentant Peter DeFazio, qui a supervisé une longue enquête sur les circonstances des accidents, cet accord "ne représente qu'une tape sur la main pour Boeing et est une insulte aux 346 victimes décédées des suites de l'avidité de cette entreprise."

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