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Ce que l'on sait de la collision entre un TER et un TGV à Denguin

Pour l'instant, les enquêteurs n'ont pas identifié s'il s'agissait d'une défaillance technique ou humaine.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des employés de la SNCF sur les lieux de la collision entre un TER et un TGV à Denguin, le 17 juillet 2014. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

Après l'accident de train à Denguin, dans les Pyrénées-Atlantiques, l'enquête avance avec prudence. Jeudi 17 juillet, un TER reliant Pau à Dax a percuté violemment l'arrière d'un TGV entre Tarbes et Paris, blessant ainsi une quarantaine de personnes. Le parquet de Pau a ouvert vendredi une information judiciaire pour "blessures involontaires".

Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a indiqué que ce type d'accident dit de rattrapage était "très rare", citant un précédent en 1992. Lors d'une conférence de presse vendredi, la SNCF n'a pas pu préciser les causes précises de l'accident. Francetv info fait le point sur cet accident ferroviaire.

Une défaillance technique ?

Le système de signalisation était en cours de réparation sur la ligne en question, puisqu'un autre TER venait de prévenir qu'il ne fonctionnait pas, a expliqué Alain Krakovitch, directeur général de la sécurité de la SNCF. L'agent de maintenance en cours d'intervention sur place a vu le TGV s'arrêter comme prévu, demander l'autorisation de poursuivre sa route, puis repartir à vitesse réduite, environ 30 km/h. C'est la procédure habituelle dans de telles circonstances.

Le parquet a précisé vendredi que "les premiers actes d'enquête semblent révéler le fonctionnement anormal d'une borne de signalisation", soulignant cependant qu'il "ne peut être affirmé à ce stade que cet éventuel dysfonctionnement soit la cause, ou la seule cause, de cet accident".

Pour l'instant, les enquêteurs restent prudents. "Rien ne permet de dire que la chaleur a joué un rôle", ont-ils notamment précisé alors que l'hypothèse avait été évoquée jeudi. "Seules les enquêtes en cours pourront permettre d'établir les circonstances", ont lâché les responsables de la SNCF et de Réseau ferré de France. Trois enquêtes sont en cours pour tenter de déterminer la cause de l'accident : une enquête interne, une enquête judiciaire et une enquête demandée par Frédéric Cuvillier. 

Le conducteur du TER est-il responsable de l'accident ?

Le TER à l'origine de l'accident s'est d'abord arrêté à un signal rouge, avant de repartir et de reprendre sa vitesse normale. Or dans cette portion de ligne où il n'y a qu'une voie, il ne peut y avoir qu'un seul train au même moment, donc le TER n'aurait pas dû pouvoir repartir puisque le TGV était encore sur cette portion. Et même si le feu était au vert, il aurait dû reprendre à une vitesse réduite de 30 km/h. Mais la collision a eu lieu à 95 km/h.

Les enquêteurs devront déterminer si le conducteur du TER a reçu à tort un signal lui permettant de repartir, ou s'il est reparti de son propre chef, sans autorisation. Interrogé sur la couleur du signal au moment du passage du TER, Alain Krakovitch a répondu : "On ne sait pas, il est possible que le signal soit passé au vert."

La responsabilité du conducteur du TER devra être déterminée par l'enquête. Selon Le Parisien, il assure n'avoir fait aucune erreur. Entendu par les gendarmes, le conducteur a expliqué "que le feu était repassé au vert et qu'il était donc reparti", précise le quotidien samedi.

Quel est le bilan ?

La collision a fait 40 blessés, parmi les 178 passagers du TGV et les 60 voyageurs du TER. Parmi eux, 13 ont été hospitalisés jeudi, dont quatre dans un état sérieux. Vendredi, deux personnes âgées restaient en réanimation, mais leur pronostic vital ne serait plus engagé, selon Alain Krakovitch.

Comment la SNCF gère l'événement ?

En prévision du nouveau départ en vacances de ce week-end, la compagnie de transport a mis en place une ligne pour tenir informer les voyageurs sur l'incidence sur les circulations régionales. Il s'agit du 0800 872 872. Pour les passagers à bord des deux trains impliqués dans l'accident, la SNCF promet un remboursement de 200%, autrement dit deux fois le prix d'achat.

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