Collision de Millas : "Comment profiter de la vie maintenant que je t'ai perdu ?" écrit une mère à son fils disparu
Publié sur Facebook, le texte a été partagé plus de 8 000 fois, samedi.
"Tu m'as fais un grand sourire et signe de la main et nous avons passé notre journée chacun de notre côté. Puis... tu n'es jamais revenu." Sandra Chnd se présente comme la mère de Teddy, 11 ans, mort lors de la collision entre un train et un car scolaire à Millas (Pyrénées-Orientales) le 14 décembre. Une semaine après le drame, elle a rédigé une lettre à l'intention de son fils disparu, qu'elle a publiée sur Facebook. Le texte a été partagé plus de 8 000 fois sur le réseau social, samedi 30 décembre.
Dans ce texte, Sandra Chnd raconte les derniers instants passés avec son fils. "Ce jour-là, nous devions fêter mon anniversaire à ton retour. Je t'ai déposé comme chaque matin à l'arrêt de bus pour partir au collège (...) Puis, tu n'es jamais revenu, commence la lettre. Tu finissais à 16 heures. J'ai attendu. Pensant qu'il y avait du retard, j'ai attendu encore puisque c'était déjà arrivé. Inquiète ensuite, ne voyant pas le bus arriver, j'ai téléphoné au collège pour savoir s'il y avait du retard et ils m'ont répondu que le bus avait eu un accident et qu'il fallait que je rejoigne."
"Tu étais méconnaissable, tellement abîmé"
Arrivée sur les lieux de l'accident, Sandra Chnd raconte comment elle a compris qu'il s'agissait d'un accident et que son fils faisait partie des victimes : "J'ai entendu les hélicoptères (tu étais dans l'un d'eux... Je ne le savais pas encore) et toutes sortes de sirènes et là j'ai compris. L'horreur, l'impensable, l'inimaginable. Puis tout s'est enchaîné, et lorsque j'ai pu te retrouver enfin très tôt le lendemain, tu étais méconnaissable, tellement abîmé. Comment un petit corps aurait pu supporter un tel choc ? C'est horrible."
La mère termine sa lettre en évoquant le caractère de son fils, ses envies et ses rêves : "Tu n'avais que 11 ans. Ta vie était bien remplie mais elle ne faisait que commencer. Tu aimais aller au collège, tu travaillais bien, tu avais beaucoup d'amis. Toujours souriant, les yeux pétillants, joyeux, farceur, plein de vie (...) Comment profiter de la vie maintenant que je t'ai perdu ? (...) Maintenant, la vie n'a plus de sens sans toi. Je suis dévastée, écrit-elle. Perdre son enfant c'est tragique, mais dans de telles conditions, c'est insoutenable. Rien ne te ramènera, je sais, mais on connaîtra un jour la vérité. Cette vérité. Je me battrai pour ça", assure-t-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.