Accident de car de Puisseguin : le juge d'instruction prononce un non-lieu, six ans après le drame qui avait fait 43 morts, le parquet fait appel
Le juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'accident de car de Puisseguin, qui avait fait 43 morts en 2015, vient de rendre un non-lieu, a appris France Bleu Gironde vendredi.
Il ne devrait pas y avoir de procès dans l'affaire de l'accident de car de Puisseguin. Le juge d'instruction en charge du dossier de ce drame, qui avait fait 43 morts le 23 octobre 2015, a décidé de rendre un non-lieu, rapporte France Bleu Gironde vendredi 22 octobre. L'ordonnance a été rendu le 14 octobre. Le parquet et les avocats des victimes ont fait appel.
Le 23 octobre 2015, à Puisseguin (Gironde), une collision entre un camion et un autocar faisait 43 morts, soit l'accident routier le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte-d'Or) en 1982, qui avait fait 53 morts. Sur une petite route, à la sortie du village, le semi-remorque arrivant à 75 km/h s'était déporté sur la gauche, avant de se mettre en portefeuille et de percuter le car, venant en sens inverse. A l'intérieur, des retraités en excursion qui s'étaient retrouvés pris au piège des flammes et des fumées toxiques. Ils étaient morts brûlés vifs ou asphyxiés.
Le conducteur, seul responsable selon le juge
Selon le juge d'instruction, seul le conducteur du camion pouvait être mis en cause. Or, il est décédé dans l'accident, ce qui exclut la possibilité de poursuites judiciaires. "La principale cause de l'accident, c'est bien la vitesse excessive du camion", concède sur France Bleu Gironde l'avocat des victimes, maître Antoine Chambolle. "Mais il y a d'autres fautes : la défectuosité du semi-remorque et ce fameux réservoir additionnel [du car] qui a une position anormale et qui est surdimensionné." Une expertise du bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a en effet démontré en 2017 que le réservoir auxiliaire installé sur le camion "n'était pas homologué", tout comme son installation. Les gendarmes de Bordeaux avaient conclu dès 2016 que c'est la rupture de ce réservoir "qui a provoqué l'incendie à l'origine du drame".
Au mois de janvier, le parquet de Libourne avait formulé des réquisitions supplétives d'auditions et de mises en examen mais elles sont rejetées. Le collectif des victimes de Puisseguin ne se dit pas vraiment surpris par cette décision du juge d'instruction mais il regrette que la tragédie n'ait pas au moins servi à faire évoluer les normes de sécurité à bord des cars. "Le but était surtout d'éviter qu'un accident comme celui-ci se reproduise", déplore sur France Bleu Gironde le président de ce collectif, Michel Vigier.
"Rien ne s'est passé et je trouve que c'est bien dommage."
Michel Vigier, président du collectif des victimes de Puisseguinà France Bleu Gironde
Samedi après-midi à 17 heures les proches des victimes iront se recueillir sur la stèle de l'accident. Ils seront accompagnés par François Hollande, président de la République à l'époque du drame.
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