Accident de car de Puisseguin : "Renouveler tous les autocars est irréalisable"
Michel Seyt, président de la Fédération nationale du transport de voyageurs, est revenu, mardi pour franceinfo, sur la publication du rapport par le bureau d'enquêtes sur les accidents détaillant les enseignements à tirer de l'accident de la route à Puisseguin, en Gironde, en 2015.
Le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a publié son rapport, mardi 8 août, détaillant les circonstances et les enseignements à tirer de l'accident de la route à Puisseguin en Gironde. Le 23 octobre 2015, un poids lourd et un autocar étaient entrés en collision, faisant 43 morts. Le rapport a relevé des facteurs aggravants comme des matériaux toxiques utilisés à l’intérieur du car, des dispositifs de sécurité mal adaptés et un réservoir de gazole non conforme.
Michel Seyt, président de la Fédération nationale du transport de voyageurs a réagi à ces conclusions sur franceinfo. Pour prévenir ce genre d'incident, "il faut des propositions raisonnables qui pourront être adaptables à des véhicules en circulation", a-t-il expliqué.
franceinfo : Le rapport du BEA-TT remet-il en cause l'origine du drame de Puisseguin ?
Michel Seyt : Non. La cause principale est qu’un camion ait été équipé d’un réservoir supplémentaire de manière totalement illégale. Dans le choc, le carburant s’est répandu sur la chaussée. Cela a causé un début d'incendie qui s’est propagé à l’autocar, avec le bilan que l’on connaît.
Faut-il changer les normes des autocars, même si cela implique des coûts supplémentaires, et à terme renouveler tout le parc d’autocars ?
La profession sera favorable à toutes les normes qui permettront aux autocars de bénéficier d’encore plus de sécurité concernant l’inflammabilité des matériaux sur les autocars. Renouveler le parc des autocars est irréalisable. Les normes dont on parle sont européennes. Il faudrait alors changer le parc européen qui représente 70 000 véhicules. Toutefois, il y a des pistes d’amélioration sur les incendies. Le parc se renouvelle de 5 000 à 6 000 autocars en France chaque année. Il faut des propositions raisonnables qui pourront être adaptables à des véhicules en circulation. Nous travaillons sur d’autres aspects de sécurité. Dans l’accident de Puisseguin, il s’agissait de personnes âgées. Peut-être que la ceinture de sécurité n’a pas aidé. Il faudrait aller vers des systèmes de boucles, comme dans les avions, plus facile à enlever.
Qu’est-ce qu’on peut faire dans l'immédiat ?
Faire évoluer une norme de sécurité sur un matériau qui compose un autocar prend un certain temps. On ne peut pas négliger cette piste. Nous sommes choqués comme tout le monde. Ce n’est pas acceptable qu’il y ait eu autant de victimes, car l’autocar a croisé un camion fou. La profession a pris des dispositions, mais on ne changera pas l’ensemble du parc autocar comme ça en l’espace de quelques semaines.
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