Sécurité du réseau ferré : un rapport accuse la SNCF, qui se défend
L'Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), évoque "plusieurs centaines d'anomalies" qui "n'ont pas été traitées dans les délais".
Le réseau ferroviaire français est-il vraiment sûr ? Les problèmes de maintenance ayant conduit à des accidents comme celui de Brétigny en 2013 "persistent", affirme Le Parisien, mardi 20 août, sur la base d'un rapport partiel et confidentiel du gendarme du ferroviaire EPSF. Interrogée par l'AFP, la SNCF a confirmé la teneur du rapport technique d'audit, tout en minimisant les conclusions tirées par le quotidien.
En effectuant eux-mêmes des contrôles le long des voies ferrées, les enquêteurs de l'EPSF ont trouvé des "dizaines d'anomalies", dont certaines pouvant affecter la sécurité, qui ne figuraient pas dans les rapports SNCF même lorsque la dernière tournée d'inspection remontait à une semaine, souligne le quotidien. Le Parisien évoque ainsi des éclisses (pièces métalliques reliant deux rails) avec des boulons desserrés ou manquants – un élément qui a joué un rôle essentiel dans le déraillement du train Intercités Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui avait fait sept morts et plus de 30 blessés le 12 juillet 2013.
Une sécurité en amélioration, selon la SNCF
Le rapport de l'Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), couvrant l'audit technique de 14 000 km du réseau SNCF (qui en compte 30 000 au total), pointe aussi "plusieurs centaines d'anomalies" qui "n'ont pas été traitées dans les délais". "Il n'est pas possible d'avoir la garantie que les anomalies identifiées lors des opérations de surveillance ont bien été traitées", observent les auteurs du rapport, cités par le journal.
Mardi soir, le rapport d'audit n'était pas disponible sur le site de l'EPSF et aucun responsable n'a pu être joint. De son côté, la SNCF développe une tout autre interprétation des conclusions du rapport, et évoque au contraire une amélioration de la sécurité. "Si l'EPSF avait noté des situations graves ou des écarts graves, il a l'obligation de demander des mesures conservatoires immédiates, ce qui n'est pas le cas", souligné un responsable de l'entreprise publique. "Pour juger de l'état de la sécurité, il faut regarder le nombre d''accidents de sécurité remarquables' signalés par l'EPSF, et qui a baissé de 30% en trois ans."
Depuis l'accident de Brétigny, "le contrôle et la sécurité ont été complètement remis à plat, avec notamment le lancement de plusieurs trains de surveillance bardés de capteurs électroniques, baptisés Surveil, qui sillonnent jour et nuit le réseau pour vérifier l'intégrité du réseau", poursuit ce responsable de la SNCF. Selon lui, "il n'y a jamais eu autant de contrôles, ce qui est une bonne chose".
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