Etats-Unis : Detroit, renaissance d'une ville
Aux Etats-Unis, la spectaculaire résurrectio la ville de Detroit. Elle avait été déclarée en faillite il y a quelques mois. Voici l'illustration dé la capacité d'une société à se régénérer, avec les excès et les limites que cela comporte.
Elle aura du mal à se défaire de cette image. Detroit, une ville en faillite, qui par endroits offre un décor presque irréel. Des bâtiments fermés ou murés, par centaines. Comme la gare centrale, qui date de 1912. Un des symboles d'une ville en ruines. Les usines de voitures appartiennent à une autre époque. Des vestiges qui s'étendent sur des centaines de kilomètres. L'image colle à la peau de Detroit. Les habitants veulent s'en débarrasser. Certains détruisent pour mieux reconstruire. Comme John George, qui dirige une association caritative reconnue par la mairie.
D'ici un an, notre but est d'abattre toutes les maisons qui sont dans cette rue.
Tous ces volontaires travaillent avec les moyens du bord. Cette maison a été cédée par la municipalité pour un dollar. Personne n'en veut. Comme toutes les autres dans la rue. Il faut les raser. Toute la communauté s'y met, y compris les enfants. Il faudra une semaine pour venir à bout de celle-là.
On voudrait que tout soit joli, propre, sûr, et qu'on y vive bien, comme avant.
Je viens tous les samedis, dès que j'ai du temps libre.
A la place de ces maisons insalubres, l'association va replanter des arbres et donner de l'espace, quitte à supprimer des lotissements entiers. Detroit se redessine. Elle affronte une réalité: de la désindustrialisation à la banqueroute, elle s'est vidée de sa population, passant en 60 ans de 2 millions a 700.000 habitants.
Des bâtiments abandonnés, il y en a 78.000 à Detroit. 36 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le chômage atteint des niveaux records, mais la population veut croire à son avenir.
De ces immeubles abandonnés, Detroit veut faire une force. Une ville a vendre, cela ne passe pas inaperçu auprès des grandes fortunes américaines.
C'est le premier immeuble qu'on a racheté : "Le Cube". Là, c'est le 2e, un ancien bâtiment fédéral.
Bruce Schwartz est le No 2 d'un groupe qui a déjà racheté 40 immeubles à Detroit. Il est l'associé du milliardaire américain Dan Gilbert. Gilbert est un enfant d'ouvrier de Detroit qui a fait fortune dans la finance, avant de rapatrier son empire dans sa ville natale.
Tout ce que vous voyez ici, c'est à nous. Nous avons besoin de place, pourquoi ne pas installer nos employés dans un centre urbain ? On va créer une mode, une tendance, qui en attirera d'autres.
Le milliardaire est venu avec ses 12.000 employés et toutes ses filiales jusque-là disséminées dans le pays. Il a racheté les sous-sols du siège de Chrysler, qu'il a fait refaire. Les salles des coffres sont devenues des salles de réunion pour l'une des branches du groupe spécialisée dans le design. Pour vaincre le côté sombre de la ville, le groupe a fait déménager sa partie prêts bancaires et sa cohorte de jeunes cadres, qui ne jurent plus que par le dynamisme de la ville.
Il y a quelques années, à Detroit, on vous disait : attention! Baisse pas tes vitres la nuit. Maintenant j'entends plein de choses super : tu bosses dans la finance ? Fantastique ! Vous faites beaucoup de choses pour la ville.
La ville attire les start-up. Si votre projet est viable, il peut être financé par Gabe Karp, un autre associé du milliardaire. Ensemble, ils ont attiré une centaine d'entreprises issues du numérique. Grâce à eux, 20 start-up sont créées ici chaque année.
A Detroit, il y a de la loyauté, un esprit d'entraide. Les gens ont envie d'écrire ensemble le nouveau chapitre de la ville.
Si la ville relève un jour la tête, elle le devra a son milliardaire fétiche mais aussi a ses habitants. On dit ici que Detroit est le nouvel eldorado.
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