Entreprise et syndicats : des négociations mieux acceptées ?
elle en train de se convertir à la culture de la négociation et du compromis ? Après Renault c'est le groupe PSA Peugeot Citroën qui a conclu un accord donnant-donnant avec les principaux syndicats. Il s'inscrit dans la lignée du compromis national trouvé à l'automne entre patronat et représentants des salariés.
Travailler plus, gagner moins, pour sauver des emplois. C'est ce que propose PSA à ses salariés. A Poissy, les ouvriers sont divisés.
Si on est sûr du maintien des emplois, on est prêts à des concessions à court terme.
Moi ça va, je suis au bout du tunnel. Mais pour ceux derrière moi, y a du souci à se faire.
Les salaires seront gelés en 2014, les heures supplémentaires majorées de 25% au lieu de 45% aujourd'hui. Une plus grande flexibilité sera imposée, à l'exemple de Toyota. La direction pourra chaque jour demander aux ouvriers de rester 20 min de plus à leur poste. La mobilité est favorisée dans 4 zones géographiques. En contre-partie, PSA s'engage a ne pas fermer d'usine en France et à produire 1 million de véhicules en 2016. Ce soir, 4 syndicats sur 6 se disent prêts à signer.
Dans une entreprise en danger, on nous promet un avenir, c'est ça qui compte pour les salariés, d'être responsables.
La CGT est la seule à rejeter l'accord.
Depuis des années, on fait des concessions sur l'emploi, sur les salaires, des années qu'on travaille de plus en plus. Et on voit nos camarades crever au chômage. Le temps des concessions doit être enterré.
Philippe Varin, Pdg de PSA, veut signer en personne cet accord. Ces mesures doivent générer 100 millions d'euros d'économies par an.
Bonsoir Jean-Paul Chapel. L'industrie française est elle en train de changer de culture.
Jean-Paul Chapel : Oui, David, c'est une révolution culturelle. La France d'hier ressemblait à ça : la grève comme préalable en cas de difficulté. La France de demain c'est plutôt ça : avec autour de la table, des syndicalistes et des patrons qui négocient. Ces accords négociés, on les trouve d'abord dans l'automobile. Secteur en crise avec des entreprises parfois en danger de mort. Renault a montré le chemin en mars. Un donnant-donnant avec gel des salaires, augmentation du temps de travail et en échange, la sauvegarde des usines, y compris celle de Flins. Accord signé aussi chez les sous-traitants, chez Behr France, un fabricant de climatisation automobile. Ou encore chez Walor, qui fait des pièces mécaniques. A terme, 180.000 emplois pourraient être concernés dans ce secteur. Mais on a signé aussi des accords dans l'industrie du plastique, chez Plastic Omnium. Et puis, la négociation a démarre dans d'autres secteurs. La pharmarcie avec Sanofi, la bureautique, avec Ricoh ou Canon. ça n'aboutira pas forcément à un accord mais c'est déjà un changement de mentalité.
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