En France : portrait d'un restaurateur
Chaque samedi, vous retrouvez notre rubrique 66 millions de Français, des hommes et des femmes qui nous racontent à quoi ressemble leur vie professionnelle, leurs ambitions pour eux et leur famille. Après le témoignage d'un marin pêcheur, d'une femme de chambre, voici ce soir un chef cuisinier.
Je m'appelle Emmanuel, j'ai 44 ans, un enfant, et je suis chef cuisinier à Poitiers depuis 5 ans. Je tiens ça de mon grand-père et peut-être de ma mère. Quand on est fils de commerçants, à un moment, on devient forcément commerçant. On m'a orienté vers la cuisine très jeune et quand je l'ai dit à mon grand-père, il m'a répondu que j'aurais toujours du travail. Il n'avait pas tort à ce niveau-là. Ici, on est ouvert 7 jours sur 7. Je gagne entre 3 et 4.000 euros par mois, ça n'a pas été ma motivation principale. La vraie motivation, ça a été de créer mon propre restaurant. Mon souci, c'est que l'entreprise continue à bien se porter. J'ai l'impression qu'en l'espace d'un an, les choses évoluent très vite. Autour de nous, pas mal de restaurants ont fermé leurs portes et c'est inquiétant. Je me demande dans quoi on va vivre. Quand je vois les mômes jouer en permanence à la Playstation ou sur leur téléphone, se refermer sur eux-mêmes, ça m'inquiète énormément. Pour les élections, bien sûr que je vais aller voter, c'est notre devoir de citoyen et puis, il faut absolument faire voir à ma fille ce que représente le vote. Je ne vais pas voter pour une étiquette politique, ce qui m'intéresse, c'est notre avenir. Je suis fier d'être français mais je trouve qu'on se laisse un peu trop aller. On ne croit pas en nous et surtout on reste sur CFOÎÎ pas en nous et SUFÎOUÎ on reste sur nos acquis. Moi, je suis heureux car j'ai réussi à faire ce que je souhaitais. Et le bonheur, c'est peut-être ça tout simplement.
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