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Article rédigé par franceinfo
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D. Pujadas : Voilà pour la situation dans la région ce soir. Avant de voir comment le monde a réagi, un mot avec Arnaud Comte. Cela fait presqu'un mois que vous êtes en Crimée. Quel est votre sentiment? Et d'abord, est-ce que les résultats de ce référendum sont sincères.

A. Comte : Personne n'est dupe ici, bien sûr que les scores ont sans doute été gonflés. Mais finalement, ce pourcentage, près de 97%, ce n'est qu'un détail. Toutes les personnes qu'on a rencontrées ici sont pour beaucoup nées en ex-URSS. Et ce sentiment d'appartenance a la Russie a toujours existé. Ces personnes nous confient rejoindre aujourd'hui la mère patrie. Quand on leur oppose que ce référendum a été obtenu par la force, ils nous répondent qu'à Kiev aussi, les opposants ont pris le pouvoir par la force, que lanoukovitch a été renversé par la force. Et en rejoignant une puissance forte, ils ont l'impression aujourd'hui qu'ils vivront des jours meilleurs.

D. Pujadas : Merci Arnaud. Ce vote a ranimé un parfum de guerre froide. Pour la Russie, ce n'est pas une annexion mais une restitution. Bonsoir Alban Mikoczy. Comment accueille-t-on ces résultats là-bas? Est-ce un triomphe pour Vladimir Poutine.

A. Mikoczy : Le sentiment qui prédomine ici, c'est la fierté. Toute la journée, la presse a été unanime, il y avait des manifestations de patriotisme a tous les coins de rue. Avec un grand gagnant bien sûr, Vladimir Poutine qui se sent assez fort pour signer dès ce soir le décret qui reconnaît l'indépendance de la Crimée par rapport à l'Ukraine. C'est le premier pas avant l'intégration dé la Crimée dans la Fédération de Russie qui devrait intervenir demain. Vladimir Poutine a passé la journée avec les athlètes russes des Jeux paralympiques. Il arborait un sourire étrange, qui signifiait sans doute que les sanctions internationales ne l'impressionnaient pas beaucoup.

D. Pujadas : Les ministres des Affaires étrangères étaient à Bruxelles.

"lllégal", "illégitime". A leur arrivée à Bruxelles ce matin, les Européens n'ont pas de mots assez durs pour dénoncer Ié référendum én Crimée. Autour de la table, les ministres planchent donc sur des sanctions. Elles sont décidées en fin d'après-midi. L'Europe vise 21 personnes dont 13 oligarques russes et 8 responsables ukrainiens. Ce soir, leurs avoirs sont gelés et ils n'ont plus le droit de voyager dans l'Union européenne.

Nous visons à la fois de faire preuve de fermeté par rapport à une décision russe inacceptable, et en même temps d'ouvrir les voies du dialogue pour empêcher l'escalade.

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