Emploi des femmes : exemple sur un chantier

Pour être concret, il faut plus d'hommes infirmiers et plus de femmes chauffeurs routiers. De nombreuses femmes ont déjà fait ce choix. Julie Chauvin travaille dans le bâtiment depuis 16 ans. Menuisière d'abord, électricienne ensuite.

Echanger, discuter et travailler sereinement avec les hommes, pour Julie Chauvin, ça n'a pas toujours été facile. D'abord dans la menuiserie et depuis 6 ans dans l'électricité, cette femme a toujours évolué au milieu des hommes, elle en a souvent payé le prix.

Cela m'est déjà arrivé d'entendre: "toi, t'as rien à foutre ici". "T'as rien à faire sur un chantier." Souvent, c'est vite effacé. Il y a encore des postes où je peux me retrouver moins payée qu'un homme Pas là où je suis en ce moment mais c'est déjà arrivé.

Un salaire jusqu'à 15 % de moins parfois. Pour Julie Chauvin, s'il y a si peu de femmes sur les chantiers c'est parce qu'on ne leur donne pas assez envie d'exercer ces métiers.

Quand on sort de 3e et qu'on veut faire un métier manuel, on a tendance à orienter les femmes en esthétique, en coiffure. Et très peu sur les chantiers. Ça a tendance à décourager.

Si Julie a vu les hommes s'habituer avec les années, ses collègues doutent encore des compétences des femmes. En tout cas, sur certaines tâches.

Y'a des moments où il y a des choses lourdes à porter, c'est pas facile. Sinon, il n'y a pas trop de différences.

Christina conseille les entreprises pour favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes.

Quand on fait rentrer des femmes dans des secteurs "masculins", on va travailler sur l'ergonomie, surtout dans l'industrie. C'est des conditions de travail améliorées pour les hommes. Et inversement, dans les sociétés qui veulent se "masculiniser", il y a une revalorisation des postes féminins, notamment les salaires.

Une mixité gagnante pour tous. Les entreprises qui comptent autant d'hommes et que de femmes sont souvent en meilleure santé économique.