Reportage "Faire le pont entre Macron et Mélenchon" : après les résultats des législatives, ces militants de La France insoumise cherchent un Premier ministre

Avec 178 députés élus, le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des législatives. Loin de la majorité absolue, le flou persiste sur la suite, mais la gauche se prépare bel et bien à gouverner. Reportage au QG de LFI à Paris.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
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La France insoumise a fêté la victoire du NFP à Stalingrad, à Paris, dimanche 7 juillet 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Pas de majorité absolue, mais 178 députés élus : le Nouveau Front populaire devient donc la nouvelle force majoritaire de l'Assemblée nationale. La gauche a créé la surprise renvoyant finalement le Rassemblement national en troisième position, alors que celui-ci pensait prendre le pouvoir. Quelques heures après l'annonce des résultats, dimanche 7 juillet, au QG de LFI, à Stalingrad, les Insoumis et leurs militants sont clairs : c'est désormais à eux de gouverner.

Sur scène, devant des centaines de militants qui n'en reviennent pas de cette victoire surprise pour la gauche, Jean-Luc Mélenchon veut imposer le Nouveau Front populaire, majorité absolue ou pas : "Nous voilà les vainqueurs d'une élection. Il paraît que nous n'aurions pas la majorité absolue. Premièrement le Président de la République doit, ou bien s'en aller, ou bien nommer un Premier ministre dans nos rangs. Ça s'est déjà vu dans l'histoire. Il doit nommer un ou une Premier ministre du Front populaire".

Le chef insoumis évoque donc d'autres possibilités que lui à Matignon, comme Mathilde Panot, ex-patronne du groupe LFI à l'Assemblée, qui prend elle aussi la parole : "Nous sommes prêts à gouverner ce pays. Et dans ces quinze prochains jours, nous allons, grâce à ce vote, faire le SMIC à 1600 euros net et augmenter les fonctionnaires de ce pays. Nous allons abroger immédiatement la réforme de la retraite à 64 ans pour aller vers la retraite à 60 ans", lance-t-elle devant des militants heureux.

Un Premier ministre NFP, mais lequel ?

LFI promet, faute de majorité absolue, de gouverner par décret, de faire appliquer "le programme, rien que le programme et tout le programme". Mais il faut pour cela entrer dans le gouvernement, alors que l'exécutif actuel joue la montre et prend son temps. Emmanuel Macron n'a plus le choix juge Nicolas, dans la foule : "C'est surtout de savoir si Emmanuel Macron va enfin se conformer à l'esprit de la Constitution, et pas uniquement l'utiliser à ses fins".

"Pour moi, Emmanuel Macron n'a pas d'autre solution que d'écouter le peuple français. La gauche est arrivée en tête, on est là ! Ecoutez-nous !"

Nicolas, militant de gauche

à franceinfo

Si un gouvernement de gauche est nommé, qui pour en prendre la tête ? Les militants ont plein d'idées : "Clémentine Autain", lance l'une d'entre eux. "Moi, mon idée, ce serait Glucksmann", lance un autre, glissant qu'"il pourrait faire le pont entre Macron et Mélenchon". "Je pense à Clémence Guetté", propose une autre. 

Et Jean-Luc Mélenchon peut-il être Premier ministre ? "J'aimerais bien, mais je vois qu'il y a des gens qui ne sont pas trop d'accord avec ça. Certains préfèrent Mathilde Panot. Donc on va voir", explique une autre militante.

Une question que les figures de gauche cherchent à trancher. De très nombreux échanges ont eu lieu ces dernières heures, avec une première réunion dans la nuit après les résultats et un principe de réalité : avec qui former une coalition ? Le Nouveau Front populaire est certes en tête, mais loin de la majorité.

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