Régionales : les membres de la liste PS cherchent à reprendre leur souffle après "ce coup de poing dans l'estomac"
Au lendemain de la déroute de la gauche en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les membres de la liste du candidat PS sont encore groggy.
Ils sont encore sous le choc. Catherine de Paris, conseillère régionale PS du Nord-Pas-de-Calais depuis 2004, et Frédéric Chéreau, conseiller régional et maire de Douai (Nord), étaient dimanche 6 décembre au soir aux côtés de Pierre de Saintignon, lorsqu'"une chape de plomb est tombée" sur tous les membres de la liste socialiste pour les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Arrivée largement en tête, la liste de Marine Le Pen (40,64%) les relègue en troisième position avec 18,12% des voix, derrière Les Républicains menés par Xavier Bertrand (24,97%).
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"On a reçu un grand coup de poing dans l'estomac, et on cherche à reprendre notre souffle. On a eu très mal", confie cette proviseure du lycée Beaupré à Haubourdin (Nord). Elle a repris son travail lundi matin, mais elle est encore groggy. Pour celle qui va dans les prochains jours perdre son mandat, "nous n'avons pas à rougir de ce que nous avons accompli". "J'ai battu le pavé pour défendre notre travail, et nous n'avons pas à rougir de ce que nous avons réalisé." Selon elle, il s'agit davantage d'un phénomène de ras-le-bol face à une situation générale en France, "les électeurs s'imaginent que tout peut aller mieux avec le Front national", regrette-t-elle. Est-elle en colère contre les électeurs ? "Non, ce n'est pas le sentiment qui domine, c'est plutôt de l'incompréhension."
Les candidats FN : "Des imposteurs"
Frédéric Chéreau est quant à lui en colère de voir le Front national en tête, avec des élus potentiels qui ne "sont pas prêts à gérer une région comme la nôtre. Ce sont des imposteurs", peste-t-il. "Nous ne les avons jamais vus sur le terrain, et Marine Le Pen ne faisait jusqu'ici qu'acte de présence au conseil régional."
Dans la foulée des résultats, Pierre de Saintignon a annoncé son retrait pour justement leur faire barrage. Catherine de Paris est d'accord à 100% avec cette ligne. "Ce qui fait le plus mal, c'est le FN. Notre région est une terre de travail et de labeur. Ce ne sont pas du tout les valeurs du FN", répète-t-elle, tout en se lamentant et en imaginant ce qu'elle pense être inimaginable : que "la terre de Pierre Mauroy devienne une terre Front national".
"J'ai pris acte et je garde mes opinions pour mon parti", commente simplement Frédéric Chéreau, qui ne compte pas battre le pavé pour aider Les Républicains. "Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand ont été clairs et ne souhaitent pas de stratégie commune. En revanche, j'invite les électeurs à battre le FN."
Est-ce la faute aux bisbilles entre socialistes durant la campagne qui ont handicapé cette candidature, et notamment l'échange musclé entre Martine Aubry et Manuel Valls ? "Evidemment que l'on peut les regretter", souffle Catherine de Paris, sans s'étendre, préférant penser à la suite, même si, aujourd'hui, elle ne sait pas comment rebondir : "Il faut attendre le second tour, surveiller les chiffres et ne pas se précipiter. Mais on ne peut pas être optimiste. Je suis inquiète. Une élection de Marine Le Pen serait un séisme."
Le maire de Douai pense lui déjà à l'avenir, comme si le parti de Marine Le Pen avait déjà gagné. "Je vais continuer à m'opposer au Front national, mais je pense que jusqu'ici nous n'avons pas été assez offensifs. Je n'ai plus envie de me faire insulter par ce parti qui ment." Des réflexions qu'il partagera sans doute avec ses anciens colistiers, qui se réunissent lundi soir lors d'un conseil fédéral du PS.
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