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Quand Cécile Duflot ne voulait pas de primaire et avait "peur" de la présidentielle

L'ancienne ministre s'engage officiellement dans la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts. Pas plus tard qu'en juillet, elle se montrait pourtant hostile à cette procédure. Par le passé, elle a également fait part de ses "réticences" face à la présidentielle.

Article rédigé par franceinfo
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L'ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot, durant un meeting à Paris, le3 février 2016. (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)

Ses intentions pour 2017 ne faisaient plus guère de doute. Cécile Duflot a officialisé, samedi 20 août, sa candidature à la primaire organisée par Europe Ecologie-Les Verts en vue de l'élection présidentielle de 2017. "L'espace est mince, reconnaît l'ancienne ministre. Mais il existe."

L'écologiste ne s'est pourtant pas montrée très tendre par le passé avec le principe des primaires et pas non plus très enthousiasmée par le scrutin présidentiel. Retour sur ses précédentes déclarations.

En juillet, elle n'était pas franchement emballée par la primaire

Cécile Duflot comptait bien "hacker" l'élection présidentielle, quitte à se préparer en dehors de son parti. Dans un long courrier adressé aux membres d'EELV et dévoilé par Europe 1 en juillet, l'ancienne ministre marquait ses distances avec le mouvement, "dont parfois l'intégration de contraintes infinies et l'incapacité à gérer ses propres contradictions au mieux le paralyse au pire le ridiculise".

Je pense qu'il nous faut réfléchir et agir pas uniquement dans le cadre du parti, que nous avons besoin d'air et de renouvellement.

Cécile Duflot

dans une lettre aux membres d'EELV

A ce moment-là, Cécile Duflot était plutôt (très) réservée en ce qui concerne la primaire, à "la dimension fratricide et plombante". "Une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres et encore davantage les candidats les moins connus à taper sur les plus connus pour - notamment - que leur nom figure dans le journal, argumentait-elle. Je crois que cet exercice abîme tout le monde et tout particulièrement le/la candidat/e qui est finalement désigné/e et qu'ainsi il ou elle commence sa campagne dans les plus mauvaises conditions." Sans pour autant complètement écarter une éventuelle participation.

En 2010, elle avait "peur" de la présidentielle

Être candidate à la présidentielle, ce n'est pas un "plan de carrière" pour Cécile Duflot. C'est en tout cas ce qu'elle affirmait, en août 2010, dans un entretien au Nouvel Observateur. "J'ai toujours dit ma réticence personnelle" à me présenter, répondait-elle à l'époque. "Personne ne le croit, puisque tous les politiques, paraît-il, ne rêvent que de ça." "Lucide", elle ne se sentait pas "les épaules assez larges pour porter seule une telle charge".

Honnêtement, quand je me regarde dans la glace le matin, puisque c'est là, paraît-il, que ça se passe, je me dis que j'en ai peur. La présidentielle, c'est une tuerie.

Cécile Duflot

dans le "Nouvel Observateur"

Mais il ne faut jamais dire jamais. "Il faut faire attention aux mots définitifs", précisait l'écologiste. D'ailleurs, dès 2014, dans une interview diffusée sur le site de la revue Charles, elle pensait à présent avoir "les épaules" pour se présenter.

En janvier, elle critiquait le système présidentiel

Ne croyez pas que Cécile Duflot est "obsédée" par 2017. "Les présidentielles que j’ai vécues ne donne pas franchement envie d’y aller quand on est écologiste", affirmait-elle à Mediapart en janvier 2016. "Il faut d’abord nous libérer de la question présidentielle", ajoutait-elle même dans l'entretien accordé au site.

Cette obsession totale pour la présidentielle est en train de ronger la démocratie

Cécile Duflot

dans une interview au site Boursorama

Car l'ancienne ministre est partisane d'une grande réforme du système politique actuel, trop axé autour du chef de l'Etat, à l'entendre. "On ne peut pas être dans un régime où tout procède d'un seul homme", arguait-elle dans une interview à Boursorama en janvier. D'ailleurs, pour Cécile Duflot, le plus important était de "remettre l'élection législative avant la présidentielle" et de "retourner au septenat non renouvelable" pour éviter que le président ne soit "dans la logique de sa réélection". Et limiter, ainsi, la prépondérance du poste auquel elle prétend aujourd'hui.

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