: Vidéo Primaire populaire : "467 000 personnes peuvent voter" dès jeudi, annonce le porte-parole du mouvement
"C'est un symbole très fort de voir que les citoyens peuvent faire irruption dans le jeu électoral de manière inattendue et essayer de s'autosaisir de la question politique sans pour autant être un parti", se réjouit Samuel Grzybowski.
"Nous avons 467 000 personnes qui peuvent voter le week-end prochain. Pendant quatre jours de jeudi, à 10 heures jusqu'à dimanche à 17 heures", précise Samuel Grzybowski, porte-parole de la Primaire populaire lundi 24 janvier sur franceinfo. Les inscriptions sont closes désormais pour prendre part à la Primaire populaire et désigner celle ou celui qui doit rassembler la gauche pour espérer gagner la présidentielle.
franceinfo : C'est un succès pour vous, ce chiffre de 467 000 inscrits ?
Oui, c'est une bonne surprise parce que ça veut dire que c'est le premier processus de départage présidentiel pour un mouvement citoyen qui est indépendant des partis, indépendant des organisations. Un mouvement qui est complètement financé aussi par ses membres. On a passé la barre des 18 000 donateurs individuels ce week-end et pour nous, c'est un symbole très fort aussi de voir que les citoyens peuvent faire irruption dans le jeu électoral de manière inattendue et essayer de s'autosaisir de la question politique sans pour autant être un parti.
Sachant que le congrès des Républicains c'est 140 000 participants inscrits et 122 000 pour la primaire écologiste. Sur ces 467 000 inscrits, est-ce que vous redoutez qu'il y ait des infiltrés ?
Il n'y a pas d'infiltrés parce que nous essayons de représenter un peu plus le peuple de gauche, qui est un peu déboussolé et orphelin d'une candidature aujourd'hui de rassemblement. 85% électeurs de gauche souhaitent cette candidature de rassemblement et trois quarts veulent que ça passe par un vote. S'il y a parmi ces inscrits des Insoumis, des écologistes, des communistes et socialistes, aucun n'est infiltré. Ils font partie de ce corps électoral que nous essayons de rassembler de manière indépendante, sans discipline de parti, pour dire ce qu'ils veulent faire. Ça fait plusieurs années, un an et demi, qu'on travaille pour un rassemblement de la gauche et des écolos à la présidentielle. On n'a pas réussi à atteindre certains de nos objectifs, notamment une primaire classique et puis, on avait dit en même temps aux candidats : si vous faites le rassemblement par vous-mêmes, on arrête tout et on applaudira. Aujourd'hui, ce que ça veut dire, c'est que ces électeurs peuvent trouver un débouché chez nous. Ce rassemblement ne se fait pas de manière abstraite, mais autour de quelqu'un. Et ce quelqu'un le découvrira dimanche soir.
Sauf que sur les sept candidats qui étaient en lice, trois, et pas des moindres, refusent de reconnaître les résultats du vote. Certains ont même demandé à être désinscrits de la liste : Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo. Que va-t-il se passer si, dimanche soir, Yannick Jadot ou Anne Hidalgo est désigné (e) ?
On verra avec eux dimanche soir. Est-ce que ces personnes vont refuser le soutien de 467 000 personnes pour la présidentielle ? Ce qu'on leur propose, c'est de faire campagne. Malgré les tensions, malgré la semaine qu'on vient de vivre, malgré les incompréhensions, malgré les maladresses, j'en ai fait, malgré tout ça, on est prêts à faire campagne pour la personne qui va l’emporter. Une mobilisation de bénévoles, de militants, qui se sont structurés dans 120 groupes locaux, qui représentent cette gauche déboussolée qui n'est pas dans un parti, qui sont issus du mouvement climat, issus du mouvement citoyen.
"Nous leur proposons ce récit du mouvement qui s'est structuré, qui choisit son candidat par lui-même. Nous sommes prêts à faire campagne pour gagner parce que notre but depuis le début, c'est de faire gagner l'écologie, la justice sociale et la présidentielle."
Samuel Grzybowski, porte-parole de la Primaire populaireà franceinfo
Si ça doit passer par une de ces personnes, on sera sans rancune, on sera fair play et on fera le rassemblement autour de cette personne.
Est-ce que votre but, c'était comme vous l'avez dit dans une vidéo, d'empêcher Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot d'avoir leurs 500 parrainages ?
Non, absolument pas. Il y a une vidéo qui date de trois mois, qui est un peu datée, qui explique notre stratégie de rapport de force à un moment où on ne pouvait pas se faire entendre par les partis. Nos adversaires ne sont ni Anne Hidalgo, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Yannick Jadot. Nous voulons qu'ils puissent se rassembler et nous soutenons un processus qui s'appelle le "serment de Romainville", qui rassemble des élus de toute la France. Ils sont 150 aujourd'hui. Il y a 46 000 personnes qui peuvent donner leur parrainage en France. Ce "serment de Romainville", il ne parle pas de bloquer les parrainages, il parle de les suspendre jusqu'au rassemblement.
"Notre objectif, c'est le rassemblement pour gagner et pour atteindre ce rassemblement, on a dû utiliser un certain rapport de force qui passe par cette suspension."
Samuel Grzybowskià franceinfo
Je regrette que le terme blocage ait été utilisé. C'est une erreur de ma part. Il s'agit bien d'une mise en attente de ces élus-là qui sont indépendants de nous, c'est le "serment de Romainville", et que nous soutenons jusqu'à ce que le rassemblement ait lieu. Mais quand le rassemblement sera structuré, chacun et chacune de ces élus aura tout le mois de février jusqu'à la clôture des parrainages qui est le 4 mars au Conseil constitutionnel, pour soutenir la personne qu’il souhaite. Le but n'est absolument pas de les empêcher de candidater. Au contraire, le but, c'est de faire une forme de pression pour qu'ils participent au rassemblement. Ça n'a pas fonctionné pour cette primaire classique et c'est pour ça qu'on s'autodétermine en disant qu'on a structuré ce mouvement indépendant qui représente ses électeurs de gauche qui n'ont pas de rassemblement et on leur propose de choisir par eux-mêmes la personne autour d'eux qui veulent se rassembler.
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