Présidentielle : "Les marchés sont en liesse" et "saluent déjà la très probable élection d'Emmanuel Macron"
La présence d'Emmanuel Macron à la tête du premier tour de l'élection présidentielle dimanche a rassuré les marchés financiers qui "sont en liesse" selon Jean-Paul Pollin, économiste invité de francienfo lundi.
Jean-Paul Pollin, professeur d'économie à l'Université d'Orléans et membre du Cercle des économistes était l'invité de franceinfo lundi 24 avril. Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, qui a vu se qualifier pour le second Emmanuel Macron (23.86%) et Marine Le Pen (21.43%), "les marchés sont en liesse et les banques saluent déjà la très probable élection" du candidat En Marche! a détaillé le chercheur.
franceinfo : Lundi matin, les valeurs bancaires ont bondi de 8% à la bourse de Paris. Emmanuel Macron est-il le candidat des marchés ?
Jean-Paul Pollin : Cela y ressemble ! Non seulement la bourse se tient bien, mais la Société générale a gagné jusqu'à 10%, et la BNP 9%. Les marchés sont en liesse et les banques saluent déjà la très probable élection d'Emmanuel Macron, ce qui peut donner du grain à moudre pour Marine Le Pen tellement c'est caricatural. Mais il faut bien voir que cette élection est aujourd'hui déjà largement jouée.
Que craignent les marchés dans la candidature Le Pen ?
Son programme est bizarre, pour ne pas dire plus. C'est un programme de protectionnisme, de sortie de l'euro : aucun économiste ne peut dire que ce programme a une quelconque logique. On voit bien ce que le protectionnisme donne, notamment sous Donald Trump. On a démontré depuis très longtemps que c'est très mauvais pour la communauté économique internationale et pour chaque pays considéré.
Comment expliquer le succès de ces idées ?
Ce qu'on a oublié en plus, c'est que si [le libre-échange, NDLR] est bon pour un pays, ce ne l'est pas pour l'ensemble des agents qui composent ce pays : il y a des gagnants et des perdants. Et les partis extrémistes, qui font 45% au premier tour, prospèrent sur le fait qu'on n'a pas pris garde de réaliser une redistribution qui permet aux gens de vivre ensemble.
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