Le déjeuner entre un conseiller d'Emmanuel Macron et Marion Maréchal-Le Pen reste en travers de la gorge d'élus d'opposition et de la majorité
Le journal "Le Monde" a révélé dimanche cette rencontre entre Bruno Roger-Petit et Marion Maréchal-Le Pen organisée le 14 octobre dernier.
Après le déjeuner entre un conseiller d'Emmanuel Macron et Marion Maréchal-Le Pen, l'addition ne passe pas auprès de l'opposition. C'est le quotidien Le Monde qui révèle ce rendez-vous survenu le 14 octobre dernier entre Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire du président de la République, et la nièce de Marine Le Pen dans un article paru dimanche 27 décembre. Ni la durée ni le contenu de l'entrevue n'ont filtré, mais la polémique enfle malgré tout.
Cité par Le Monde, Bruno Roger-Petit, ancien journaliste, dit avoir demandé à rencontrer l'ancienne figure du Front national "à titre personnel", car il "voulait savoir ce qu'elle avait à dire et si elle était en résonance avec l'état de l'opinion". Il affirme que les deux étaient en "désaccord". De son côté, Marion Maréchal Le Pen, explique avoir accepté par curiosité. "Bruno Roger-Petit est passé par un ami pour me proposer de me rencontrer, avance-t-elle. J'ai accepté : je ne refuse jamais de discuter par principe."
J'étais assez curieuse de connaître celui qui s'amusait à me traiter de nazie toutes les deux semaines quand j'étais députée.
Marion Maréchal-Le Pendans "Le Monde"
La France insoumise ironise
Plusieurs personnalités de La France insoumise ont notamment critiqué cet entretien dans une brasserie parisienne, à l'abri des regards indiscrets. Parmi elles, Alexis Corbière, le député insoumis de la Seine-Sait-Denis, s'est montré ironique sur Twitter, dans la soirée. "Le macronisme, face à l'extrême droite, un rempart ? Non, un rencard...", a-t-il réagi.
Le macronisme, face à l'extrême droite, un rempart ? Non, un rencard... https://t.co/oqVLxJcBNw
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) December 27, 2020
Mathilde Panot, vice-présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale et députée du Val-de-Marne, a également dénoncé ce déjeuner sur Twitter. "Le système a invité son assurance-vie à déjeuner. Macron, un barrage à l'extrême droite ? Non, son meilleur allié !", a-t-elle écrit.
Le système a invité son assurance-vie à déjeuner. Macron, un barrage à l'extrême-droite ? Non, son meilleur allié !https://t.co/RQhk6XZab3
— Mathilde Panot (@MathildePanot) December 27, 2020
Un repas que certains ne digèrent pas à LREM
Au sein de la majorité, quelques figures de La République en marche ont publiquement désapprouvé cette rencontre. En tête, Astrid Panosyan, trésorière nationale et co-fondatrice du mouvement, a estimé qu'"il y a des gens qu'on ne sonde pas à titre personnel" et précise que "Marion Maréchal et toute sa clique en font clairement partie".
Il y a des gens qu'on ne « sonde »pas « à titre personnel », on les combat à titre collectif. Marion Maréchal et toute sa clique en font clairement partie. https://t.co/9WgzhA26tH
— astrid panosyan (@AstridPanosyan) December 27, 2020
Hugues Renson, député LREM de Paris et vice-président de l'Assemblée nationale, n'a pas non plus manqué de commenter ce déjeuner. "Avec l'extrême droite, on ne transige pas, on ne discute pas", a-t-il déclaré, en accompagnant son tweet d'une vidéo de Jacques Chirac en 2002, lorsqu'il avait refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen, le grand-père de Marion Maréchal.
Avec l'extrême droite, on ne discute pas, on ne transige pas.
— Hugues Renson (@huguesrenson) December 27, 2020
On la combat.
« Je ne peux pas accepter le banalisation de l'intolérance et de la haine » - Jacques Chirac, avril 2002 pic.twitter.com/afvYDGV1wW
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