A Téhéran, en Iran, le visage d'Ebrahim Raïssi est sur toutes les affiches de campagne pour l'élection présidentielle du 18 juin. Le candidat religieux ultra-conservateur est le favori d'un scrutin verrouillé par les autorités. Cette élection semble jouée d'avance : ses opposants les plus sérieux ont été écartés par le Conseil des gardiens de la Constitution. Le candidat, partisan de l'ordre et de la morale islamique, est l'héritier du guide suprême Ali Khamenei. Des électeurs démobilisésSa victoire annoncée est aussi l'échec du président sortant, Hassan Rohani, et des promesses de réformes et d'ouverture. Ce scrutin ulcère les électeurs modérés, qui pourraient s'abstenir de voter : l'abstention pourrait atteindre des sommets. Les classes moyennes et populaires sont épuisées de lutter contre l'inflation et le chômage dans un pays asphyxié par les sanctions internationales. "40 ans après la révolution, on en est arrivé à faire la queue pour manger", lance un Iranien.