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"J'ai demandé la carte électorale" : un premier geste qui ne garantit pas le vote des jeunes aux municipales

55% d'abstention au municipales il y a six ans, 60% aux Européennes l’année dernière... Cette année encore, le vote des jeunes sera un enjeu majeur des élections.

Article rédigé par Matthieu Mondoloni - Édité par Pierre-François Plessis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
55% des jeunes se sont abstenus aux élections municipales de 2014. (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

Il ont entre 18 et 25 ans, ont pour beaucoup les mêmes préoccupations environnementales et sont partagés sur ce qu'ils vont faire dimanche 15 mars, jour du premier tour des élections municipales.

Voter ou ne pas Voter ? Théodore, 20 ans, a choisi : "J'ai demandé la carte électorale que j'ai obtenue très rapidement", souligne l'étudiant en BTS commercial. Il va se rendre pour la première fois de sa vie dans un bureau de vote, chez lui à 500 kilomètres de Paris, dans le village breton de l'île de Bréhat. "J'ai choisi de voter pour les municipales tout simplement pour m'investir dans la vie de ma commune, choisir qui va diriger pendant les six prochaines années" ajoute-t-il.

Deux sortes d'abstention

Le jeune homme n'a pas exercé son droit de vote lors des élections européennes, en 2019 : "Les élections européennes, on n'en voit pas l'impact dans notre vie de tous les jours, alors que là à Bréhat l'impact de notre vote municipal, on le sent vraiment dans notre vie quotidienne", explique-t-il.

Contrairement à Théodore, Lucas, 22 ans, va lui s’abstenir. Mais ce n’est pas le signe d’un désintérêt, selon lui.

Il faut faire la différence entre l'abstention qui est militante et l'abstention qui marque un désintérêt, mais même ce désintérêt est politique.

Lucas, 22 ans, abstentionniste

à franceinfo

Étudiant en histoire, Lucas estime que "le fait que nos dirigeants n'arrivent pas à faire entrer à la fois les enjeux contemporains et les individus dans le jeu démocratique montre qu'il y a une faiblesse aujourd'hui des institutions et qu'il faut repenser un certain nombre de choses." 

Repenser notamment la représentativité des candidats

Et en premier lieu, la représentativité des plus jeunes parmi les candidats. "Pour avoir envie de voter il faut avoir à la fois le sentiment d'avoir le droit de vote mais aussi celui d'être candidat et d'être élu", renchérit Ninon Lagarde, 23 ans. La jeune femme appartient à l'association Tous élus, qui lutte contre l'abstention chez les 18-25 ans : "On est super fiers d'avoir aidé à passé le cap plus de 200 candidats qui sont officiellement candidats aux élections municpales partout en France et pour la première fois de leur vie", affirme-t-elle.

L'enjeu est essentiel pour que cette génération ne soit pas baptisée la "génération abstention", d'autant, précise Ninon Lagarde, que si un jeune ne vote pas les trois premières fois où il en a l'occasion, il y a très peu de chances pour qu'il vote un jour. 

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