Pessimisme des Français sur l'UE : "L'Union européenne nous rappelle chaque fois que nous ne sommes plus une superpuissance", analyse le président d'EuropaNova

À deux mois des élections européennes, un baromètre révèle que 42% des Français seulement sont optimistes sur l'avenir de l'Union européenne, contre 52% de pessimistes.
Article rédigé par franceinfo
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Les Français sont les seuls Européens où les optimistes sont minoritaires (42%) à propos de l'avenir de l'UE, selon une enquête Eurobaromètre. (Photo d'illustration). (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"L'Union européenne nous rappelle chaque fois que nous ne sommes plus une superpuissance, alors que tout notre discours national, quels que soient les partis, est orienté autour de la puissance francaise. Donc cela crée une sorte de phénomène de dissonance cognitive", explique mercredi 17 avril sur franceinfo Guillaume Klossa, président du Think tank EuropaNova, alors qu'une enquête Eurobaromètre, publiée mercredi, révèle que les Français sont les seuls Européens où les optimistes sont minoritaires (42%), dépassés par les pessimistes (52%), à propos de l'avenir de l'UE, à deux mois des élections.

"D'un côté, les Français sont entretenus par leurs dirigeants et par les partis politiques dans l'idée que nous restons une grande puissance, et tous les signaux faibles que nous recevons du monde nous donnent des indications contraires", ajoute Guillaume Klossa. A ce phénomène "structurel", s'ajoute un phénomène "conjoncturel", précise-t-il : "les premiers débats qui ont eu lieu avec les candidats ne sont pas passionnants, ils sont assez techniques". "On a des candidats plutôt très jeunes, qui ont peu d'histoire européenne, si ce n'est une expérience au Parlement européen", illustre Guillaume Klossa.

Le président d'EuropaNova souligne aussi les "angoisses" liées à "la transformation du monde, avec le déclin structurel de l'Europe". "Le sujet, c'est est-ce que l'Union européenne peut se transformer en puissance globale ?" "La guerre en Ukraine, la guerre au Proche-Orient, mais le vaccin aussi", et "le Brexit qui a montré son échec" "rebattent les cartes", dit-il. "Finalement, que veulent les Français ? C'est que l'Europe soit en mesure d'agir pour les protéger, et pour leur donner des perspectives", conclut-il.

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