Frontex : accusé d'avoir fermé les yeux sur des exactions de membres de l'UE, Fabrice Leggeri dénonce "une instrumentalisation politique"

"Ce que j'ai vu dans mes fonctions européennes est trop grave et m'oblige à intervenir en politique et à m'engager", déclare-t-il pour justifier son engagement au Rassemblement national.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Fabrice Leggeri, ancien directeur de l'agence Frontex et candidat du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, le 29 février 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIOFRANCE)

Accusé d'avoir fermé les yeux sur des exactions commises par des membres de l'Union européenne, Fabrice Leggeri, ancien directeur de l'agence Frontex et désormais candidat du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, se défend jeudi 29 février sur France Inter et dénonce une "instrumentalisation politique qui accrédite l'idée qu'on ne peut pas contrôler les frontières". À la tête de l'agence exerçant le contrôle des frontières européennes pendant sept ans, Fabrice Leggeri avait démissionné en 2022 à la suite d'une enquête disciplinaire de l'Office européen de lutte antifraude sur sa gestion de l'agence (Olaf).

Selon un rapport accablant de l'Olaf, Frontex avait eu connaissance de renvois illégaux de migrants opérés par les garde-côtes grecs et avait cofinancé des refoulements illégaux de migrants. Fabrice Leggeri dément fermement ces accusations. Il juge "faux" de dire qu'il "n'a pas coopéré avec les moniteurs des droits fondamentaux". L'ancien patron de Frontex les accuse d'être "des militants à l'intérieur de l'agence". Pour Fabrice Leggeri, "si vraiment l'Union européenne veut de la maturité politique et de la responsabilité politique, il faut arrêter de mettre des militants au sein des agences qui sont chargées de garder les frontières".

Pour se dédouaner, l'ancien directeur de Frontex évoque par ailleurs "deux enquêtes préalables" : "Une enquête du conseil d'administration de Frontex a conclu en février 2021 qu'il n'y avait pas de preuve par rapport à toutes ces accusations" et "le Parlement européen a conclu en juillet 2021 a conclu qu'on ne pouvait pas établir cela", assure-t-il. Fabrice Leggeri utilise ces accusations pour justifier d'une certaine manière son ralliement au Rassemblement national, dénonçant une forme de pression de la part des ONG.

"Ce que j'ai vu dans mes fonctions européennes est trop grave et m'oblige à intervenir en politique et à m'engager", lance-t-il. L'ancien directeur de Frontex considère que le Rassemblement national est "le seul parti en France qui a le courage de faire un diagnostic lucide sur les questions d'immigration" et qui "a la capacité de gouverner la France". "C'est aussi le seul parti qui, au Parlement européen, se trouve dans l'opposition à l'Europe d'Ursula von der Leyen, qui est l'Europe d'Emmanuel Macron", ajoute-t-il. Placé en troisième position sur la liste de Jordan Bardella aux élections européennes, Fabrice Leggeri assure que son débauchage peut "attirer de nombreux hauts fonctionnaires et d'autres fonctionnaires".

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