Européennes : plus d'un électeur sur deux ne devrait pas aller voter dimanche, selon un sondage
Plus de la moitié des électeurs ne devraient pas aller voter, selon un sondage publié jeudi. Chez les 18-34 ans, sept Français sur dix n'auraient pas prévu de se déplacer dans les urnes.
Les élections européennes du 26 mai 2019 seront marquées, en France, par une abstention massive, notamment chez les jeunes et les classes populaires, selon le sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro publié jeudi 23 mai.
43% des électeurs devraient se déplacer
Selon l'enquête, le taux d'abstention dimanche 26 mai devrait s'élever à 57%. Ce sont donc 43% des électeurs qui devraient se déplacer dans les bureaux de vote.
Cette participation se situera dans la moyenne des trois derniers scrutins européens des 15 dernières années (42%). La plus faible participation à un scrutin européen a été enregistrée en 2009 (40,6%). Il y a 20 ans, en 1999, le taux de partiipation était de 46,8%. Le niveau le plus haut atteint date des Européennes de 1979, avec 60,7% de votants.
7 jeunes sur 10 devraient bouder les urnes
La forte abstention attendue dimanche sera très disparate selon l'âge des électeurs. 70% des 18-34 ans ne devraient pas se déplacer, quand les plus âgés, les 65 ans et plus, ne seront que 40% à bouder les urnes.
Les foyers les plus modestes seront ceux qui se déplaceront le moins. 65% d'entre eux affirment qu'ils n'iront pas voter. Mais dans les catégories socio-professionnelles supérieures, une personne sur deux (52%) s'abstiendra également.
Le sondage note également que les plus abstentionnistes résident en zone rurale (62%) ou dans le nord-ouest de la France (63%). Les femmes sont également moins enclines à se déplacer. 59% d'entre elles n'iront pas voter quand un homme sur deux (53%) s'abstiendra.
14% des Français n'ont voté à aucune élection
Les Français se partagent aussi entre ceux allant voter systématiquement, les abstentionnistes systématiques ou les abstentionnistes intermittents. Ainsi, un électeur sur trois (35%) a voté à chacun des cinq derniers scrutins. À l'inverse, un Français sur sept (14%) n'a voté a aucune des cinq dernières élections. Ce sont les votants intermittents qui sont le plus nombreux. Un sur deux (51%) "picore" selon le scrutin.
Les plus inconstants dans l'acte électoral sont les 18-34 ans. 72% d'entre eux ne votent pas à chaque scrutin. À l'inverse, du côté de leurs aînés (65 ans et plus), ils sont six sur dix (60%) à voter systématiquement.
La majorité des sympathisants RN sont sûrs d'aller voter
Le corps électoral est également fortement biaisé si l'on regarde les abstentionnistes selon leur orientation politique. Car là aussi, le clivage s'affirme. Ainsi, près des trois-quarts des sympathisants RN (72%) sont sûrs d'aller voter dimanche, soit près de 30 points de plus que la moyenne nationale. Les Français se disant proches de LREM sont 61% à assurer participer au scrutin. A l'opposé, seuls 42% des Insoumis comptent aller glisser leur bulletin dans l'urne.
Enfin, aller voter, est-ce un devoir ou un droit ? A cette question, une légère majorité de Français (53%) estime que c'est un droit et que l'on va voter parce qu'on est convaincu par une liste ou un candidat. Le vote n'est perçu comme un devoir que par 46% des personnes interrogées. Elles estiment que l'on doit voter, même lorsque l'on n'est pas totalement convaincu par les candidats.
Cette notion de devoir est revendiquée par les trois-quarts des Français proches du PS (75%), les deux-tiers des LREM (65%) et par six sympathisants LR et RN sur dix (57% pour LR et 59% au RN). A gauche, voter est un droit pour les trois-quarts des sympathisants LFI (75%).
Selon le sondage, cette majorité qualifiant le vote de droit plus que de devoir n’est pas convaincue par l’offre électorale de ces élections européennes. En son sein, les trois-quarts (74%) s’abstiendront, alors que près des deux tiers (63%) de ceux qui votent par devoir sont certains de se déplacer dimanche.
Cette enquête Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro a été réalisée par internet les 22 et 23 mai, sur un échantillon de 1 001 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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