"Ce n'est pas le moment" : la proposition de loi sur l'obligation d'un drapeau européen sur les mairies françaises divise aussi au sein de la majorité et de ses alliés

La proposition de loi du groupe Renaissance débattue en cette journée de l'Europe, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, provoque des remous y compris au sein d'un parti clairement pro-européen.
Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Le drapeau européen dressé à Bruxelles (Belgique) le 9 septembre 2022. (JOHN THYS / AFP)

C'est un texte symbolique, un an avant les élections européennes, pour le camp présidentiel. Rendre obligatoire le drapeau européen à côté du drapeau français sur le fronton de toutes les mairies : c'est l'objectif de la proposition de loi du groupe Renaissance débattue en cette journée de l'Europe, le 9 mai, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Sauf que la proposition a déjà été rejetée en Commission des lois la semaine dernière. La quasi-totalité des députés de l'opposition avait ainsi déjà voté contre. Mais ce qui est plus étonnant, c'est que l'idée divise aussi les rangs de la majorité de la coalition macroniste.

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"N’ayons pas l’Europe honteuse, affichons-la !", répète ainsi la cheffe des députés Renaissance Aurore Berger. Mais sur ce coup-là, le Modem ne suit pas : ses députés ont préféré s'abstenir lors du vote en Commission. Étonnant de la part d'un parti clairement pro-européen. Or, ses élus s'expliquent : "Ce texte est profondément déconnecté des réalités", glissent-ils, en insistant à plusieurs reprises que "Ce n'est pas le moment".

"Quand on a du mal avec le drapeau européen, on a du mal avec l'Europe"

Une critique partagée par tous les groupes d'opposition, qui dénoncent un coup de comm' de la Macronie, pour tenter de tourner la page de la réforme des retraites, et un texte inutile sur le fond, car les maires ont déjà la possibilité - et non l'obligation - de rajouter ce drapeau. 

Alors, même si les élus du Modem devraient se raviser aujourd'hui, la proposition de loi risque d'être retoquée. "On verra qui est pour et qui est contre. Quand on a du mal avec le drapeau européen, on a du mal avec l'Europe", commente le rapporteur Renaissance Mathieu Lefèvre. Dans son viseur : le RN et la France Insoumise. Ce qui sonne comme les prémices de la campagne pour les élections européennes dans un an.

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