Départementales : pourquoi l'exécutif n'envisage pas de remanier
Au lendemain d'une nouvelle défaite électorale du PS, l'exécutif aborde avec prudence la question d'un éventuel "élargissement de la base de la majorité", jugeant qu'il ne faut pas se "précipiter" vers un remaniement.
La gauche essuie une défaite historique. Au lendemain du second tour des élections départementales, lundi 30 mars, il ne lui reste que 31 départements, contre 61 avant le scrutin. Pourtant, l'exécutif reste droit dans ses bottes : pas question de changer de cap, ni de remanier, a rappelé le Premier ministre.
Francetv info revient sur les raisons du maintien du gouvernement de Manuel Valls.
Parce qu'aucune tendance forte ne s'est dessinée à gauche
Un remaniement gouvernemental ouvrirait des portefeuilles à des écologistes et à des frondeurs. Or, "les résultats des urnes montrent qu'il n'y a pas de demande de plus d'aile gauche. Il y a des résultats positifs mais pas assez tangibles, et donc le gouvernement va poursuivre les efforts", juge l'entourage de Manuel Valls.
On affirme, auprès du Premier ministre, que "la défaite concerne tant les frondeurs que les non-frondeurs". Par exemple, l'Essonne, où la bataille était menée par l'ex député frondeur Jérôme Guedj, a basculé à droite. Tout comme le Nord, fief de Martine Aubry. "Un remaniement doit avoir un message politique, sinon, il est oublié dès le lendemain", souligne pour sa part un proche du président, cité par Les Echos. Or, relève le quotidien, le gouvernement n'a jamais été si "homogène".
De plus, si frondeurs et écologistes plaident pour un gouvernement de rassemblement, encore faut-il s'organiser : les Verts, notamment, sont divisés, ce qui pourrait envoyer un message contraire à l'intention d'unité.
Parce que François Hollande veut maintenir le cap...
Si les frondeurs socialistes ont appelé dimanche soir à un "contrat de rassemblement" d'une "grande gauche" qui soutienne des "politiques nouvelles", François Hollande, lui, préfère maintenir le cap, selon son entourage, sondé par l'AFP. Le président prévoit même "deux accélérations : le soutien à l'investissement public et privé pour amplifier la reprise, et la lutte contre les injustices en favorisant le travail". Un vrai pari, relève un proche du président, lequel se demande comment celui-ci va "réussir le rassemblement avec des gens qui veulent changer de cap alors que l'exécutif dit qu'il n'en changera pas". D'ailleurs, note-t-il, François Hollande n'en a pas la possibilité. "Il ne peut pas laisser filer les déficits, renier ses choix et la parole de la France auprès des instances européennes."
"La reprise est là. Il faut mettre le turbo dans l’économie française pour que ça aille plus vite", avait répété le président vendredi, lors d’un déplacement chez PSA en Moselle.
... et se donne encore quelques mois
Surtout, l'exécutif s'accorde encore un peu de temps pour agir, analyse Libération. "La question n’est pas celle des infléchissements [de la ligne politique], mais de comment on gagne de l’efficacité avant l’été", a ainsi déclaré le Premier ministre en petit comité, a relaté le quotidien. Le président, relèvent Les Echos, "déteste agir sous contrainte". Et, selon ses proches, cités par le journal économique, "il ne se passera rien [cette semaine]", notamment parce que les composantes du PS ont jusqu'au 11 avril pour déposer et enregistrer leurs motions pour le Congrès du PS, lequel se tient du 5 au 7 juin.
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