Elections européennes : le fonctionnement de la BCE
La justice américaine a déjà fait plier de grandes institutions.
Merci Jacques. Voilà qui nous amène à la campagne des européennes. Avec, ce soir, une institution au centre des débats. Voici ce bâtiment, il est peu connu, et pourtant, il s'agit peut-être du pouvoir le plus puissant de la zone euro : la banque centrale européenne. Certains l'accusent de mener une politique trop restrictive, d'autres dénoncent l'absence de contrôle démocratique. Comment fonctionne la BCE ? Qui la dirige vraiment.
A la Banque centrale européenne, la semaine dernière, devant les journalistes, l'euro se présente a un niveau record. En quelques mots, il va le faire chuter.
La force de l'euro nous inquiète.
L'euro plonge et perd, en un jour, plus de 2 centimes face au dollar. Le patron de la BCE est donc l'homme le plus puissant d'Europe. La BCE, un empire au coeur de la zone euro. Elle fabrique et distribue pièces et billets, influe sur les taux d'intérêt des banques. Les décisions sont prises dans la "tour de l'euro", à Francfort, par son conseil des gouverneurs, représentant 18 nations. Ils ont un objectif: maintenir des prix stables, donc lutter contre l'inflation.
L'Allemagne s'oppose viscéralement à l'inflation, et c'est donc le mandat principal de la BCE.
Depuis la naissance de l'euro, la BCE s'est exclusivement battue contre la hausse des prix. Mais elle a laissé l'euro monter par rapport au dollar, ce qui freine les exportations, comme les ventes d'Airbus. La BCE doit-elle faire baisser l'euro ? Le gouvernement l'exige.
C'est notre responsabilité de dire à la BCE que ça va pas. On est en quasi déflation, pas en croissance suffisante, donc qu'elle appuie sur l'accélérateur, c'est sa responsabilité devant l'Histoire.
A droite, certains veulent changer le mandat de l'institution.
La lutte contre l'inflation, oui, mais aussi favoriser la croissance. La politique de la BCE est en partie responsable du chômage dans la zone euro.
Ces demandes d'un euro moins fort viennent surtout de France.
C'est pas la faute de l'euro, nous avons un problème de compétitivité. Il y a eu des réformes en Italie, Espagne, Portugal et nous sommes peut-être en retard.
Bientôt, la BCE pourrait, comme son homologue aux USA, faire tourner la planche à billets, donc faire baisser l'euro. Mais elle ne le fera pas pour obéir à la France, mais parce qu'elle estime que la situation économique l'exige.
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