Education : un niveau en baisse ?
Les collégiens d'aujourd'hui sont-ils moins bien instruits que leurs parents ? Des élèves de 3e ont planché sur les épreuves de 1964. Dans un instant, on commentera les résultats avec l'enseignant et essayiste Jean-Paul Brighelli.
Louise, Lucie, Oriane et Ninon, quatre bonnes élèves de 3e ont remonté le temps scolaire sous vos yeux. Par la magie des annales, elles vont refaire l'épreuve de français du brevet de 1964. Comme tous les sujets de l'époque, ça commence par une longue dictée.
Le silence, il faut défendre le silence car il est menace. Le bruit est un stupéfiant.
Premier constat, même Louise, habituée des bonnes notes est un peu desarçonnee par la longueur de certaines phrases.
La ponctuation est très longue et à un moment, je ne savais plus où était le sujet.
Un résultat tout à fait honorable, maximum trois fautes sauf pour une élève.
"Tourner", ER, "nous vivons dans la rumeur" sans E. C'est compliqué car d'abord ils en font moins. La dictée, c'est comme le sport, il faut s'entraîner.
En 1964 comme aujourd'hui, il y avait des questions de compréhension du texte. Mais pour nos quatre élèves, elles paraissent beaucoup plus difficiles que dans le brevet qu'elles ont prépare.
Pour le brevet blanc, les questions sont plus évidentes. Des fois il y a presque déjà la réponse. "Comment le bruit peut-il être à la fois une souffrance et un besoin ?" c'est plus qu'une analyse de texte.
Passons maintenant aux mathématiques avec cinq jeunes Bordelais, tous bons élèves eux-aussi. Mais là-encore, l'algèbre et la géométrie des vieilles annales vont s'avérer coriaces. Les termes ont changé et la calculatrice n'existait pas en 1964.
Faire les calculs à la main serait beaucoup plus long que les faire à la calculatrice.
De fait, Hugo y parvient mais c'est beaucoup plus long. Au final, le prof relève des fautes. Le niveau technique en calcul et en géométrie a régressé par rapport au années 60 mais sur d'autres sujets, les 3e font mieux qu'avant.
Les statistiques et les probabilités ont été intégrées. Un élève de 3e des années 60 ne pourrait pas répondre à des questions sur les statistiques.
Et surtout si le niveau technique exige est en baisse, on en demande plus sur la démonstration.
On demande un raisonnement, même simple, il doit être construit.
Verdict de notre prof de math : notre petit testing ne permet pas de conclure que le niveau baisse.
Bonsoir Jean-Paul Brighelli.
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