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Education : reportage dans une classe unique

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Article rédigé par franceinfo
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La réforme des rythmes scolaires fait toujours débat. Une vingtaine de communes ont refusé d'ouvrir leurs écoles cette semaine, en signe de protestation. Cet après-midi, ce sont des centaines de parents d'élèves en colère qui ont manifesté contre la mise en place différée des activités périscolaires. A Marseille, 700 personnes ont défilé, accompagnées de leurs enfants devant l'hôtel de ville.

Partons à la rencontre des élèves d'une école primaire de l'Ariège, pour voir comment s'est passée la rentrée dans ce que l'on appelle Une classe où se côtoient différents niveaux, du CP au CM2. Il y avait 12.000 classes de ce type en France en 1981, contre à peine 4.000 aujourd'hui.

Dans ce village, à chaque rentrée, un drôle de bruit vient de l'école: la craie de Jean-Marc Patru.

Je mets un point d'exclamation car je suis content de reprendre. Ces tables sont enviées dès le départ.

Elles n'ont pas le même âge mais entrent dans la même classe. Soane en CM2 et sa soeur Jasmine en CP.

Je suis un peu stressée. C'est bizarre, c'est la première fois que je vais à l'école.

24 enfants du village sont accueillis par l'instituteur.

Bonjour, tu as passé de bonnes vacances.

Au moment de rentrer.

Tous par ici, s'il vous plaît.

Soane joue déjà les guides.

Bonjour.

Je m'appelle Jean Marc! Vous pouvez m'appeler Jean-Marc, monsieur, maître, comme vous voulez.

Surprise.

Que fait-on le jour de la rentrée.

Pas de grand discours mais un coup de téléphone. Il faut prévenir le cuisinier de la cantine du nombre de repas à préparer. C'est Lola, en CE2, qui s'y colle.

C'est pour vous dire qu'il y a 5 élèves pour la cantine.

Ce matin, on déballe les cartons, je vais vous expliquer comment. Dedans, il y a le matériel dont on va avoir besoin.

Apprendre l'autonomie, c'est le secret de cette classe multiniveaux. Ici, les grands aident les petits en permanence.

Vous écrivez, ils comptent. Comme vous êtes grands, vous vérifiez qu'ils ne se sont pas trompés. Cela marche ? C'est rassurant d'avoir un grand qui vous accompagne. Pour les grands, c'est un plus. Des le premier jour, ils ont envie de s'en occuper.

Dans cette école de poche, Jean-Marc est à la fois directeur, instituteur, prof de sport et l'infirmier des gros bobos et des petites misères.

J'écoute, je répare.

Quand la classe est finie, la journée n'est pas terminée.

Bonne soirée.

Jean-Marc a quitté Paris depuis 15 ans pour vivre sa vocation au coeur de l'Ariège. Une fois l'habit du maître posé, il devient éleveur de chèvres.

Quand je rentre ici, je compte aussi. Cela peut paraître comme du travail en plus, c'est plus un apport d'énergie et de vie.

Ici, les chamailleries se font en silence. Mais le silence ne dure jamais longtemps.

Je suis anglais, comment on va pouvoir dire ça.

L'atmosphere est studieuse. Pendant que les grands apprennent a parler anglais, les CP colorient leurs cahiers.

L'idée est qu'un groupe de travail soit en autonomie. Les plus jeunes ont très peu besoin de moi, je m'occupe des plus grands.

Regarde, je suis venu travailler avec les CE2. Je t'ai demandé de ne pas trop de bruit pour ne pas les déranger.

Il ne faut oublier personne. Quand il n'a pas le temps d'aider l'enseignant peut compter.

Clément est le grand frère de la classe.

On est tous là, ça va, on se respecte, on est tous amis.

Le secret de cette alchimie c'est que rien n'est jamais acquis.

Cela oblige à se remettre en question. Quand ça ne fonctionne pas, y a pas deux enfants qui se ressemblent, il n'y a pas de formule magique. Cela oblige à se creuser la tête. C'est moi qui les ai durant tout le primaire, cette année, l'année suivante, etc.

Il ne nous reste reste plus qu'à leur souhaiter.

Bonne année !.

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