Ecotaxe : l'exemple de la Suisse
Prenons du recul sur cette écotaxe qui fait tant polémique chez nous. En Suisse, elle est en vigueur depuis 2001. Ellé avait été approuvée par référendum.
Ici, on taxe les camions et les portiques sont toujours debouts. En Suisse, toutes les routes sont soumises à une écotaxe, la RPLP, une redevance poids lourd qui existe depuis 12 ans, prélevée par ce boîtier électronique.
Les kilomètres sont notés. Les portiques contrôlent si on a mis les bons numéros.
Le kilomètre parcouru vaut jusqu'à 1 euro. La première année, ce patron d'une entreprise de 120 camions a dû débourser 20 % de son chiffre d'affaires.
6 millions sur un an, ça fait mal. On a de la peine à le répercuter à 100 % sur le client.
Pour faire face, fini l'international, il a réduit les kilomètres et changé ses camions. Sa redevance a été divisée par 2.
L'an dernier, 250 entreprises en Suisse ont fait faillite dans le transport routier, essentiellement à cause de la RPLP.
Cet impôt, réclamé par une partie des Suisses, n'a pas été contesté. Tout a commencé par une pétition dans les Alpes suisses. Max est installé là depuis 30 ans.
J'habite au milieu du village.
Sa région est un passage obligé pour une grande partie du frêt européen.
On a mesuré la pollution et ça pouvait pas continuer comme ça. La pollution reste dans la vallée. La plupart de ces camions ne font que transiter.
Aujourd'hui, la redevance dissuade certains camions de passer ici. Elle finance aussi ces travaux titanesques. Le plus long tunnel du monde, le tunnel du Saint-Gothard. 57 km de rail à travers les Alpes qui doivent ouvrir dans 3 ans.
On est sous 2000 m de roche, à 25 km à l'intérieur.
A terme, 6 trains par heure passeront par ce tunnel. Un projet à 8 milliards d'euros, en partie payé par l'écotaxe, plus de 300 millions chaque année.
On finance le rail avec les taxes perçues sur la route. Le but est de déplacer le trafic marchandises vers le rail.
Ce qui rend l'écotaxe acceptable pour les Suisses. Transporteurs mis à part, cette taxe semble satisfaire tout le monde, même les consommateurs: on lui devrait une augmentation minime, de 0,1% des prix au détail.
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