: Vidéo 13h15. Paysans : "On ne fait pas agriculteur pour gagner de l'argent"

Aurélien milite dans un syndicat de jeunes agriculteurs. Il est allé au dernier Salon de l'agriculture, à Paris, soutenir ses collègues et défendre sa profession en pleine crise. De retour à Montgeroult, dans le Val-d'Oise, il affirme au milieu de son champ : "C'est le meilleur bureau du monde. On a toujours été habitué à ça, on a de la chance, mais pour le préserver, c'est autre chose…"

"Cela devient de plus en plus compliqué, parce qu'on nous met de plus en plus de normes, affirme-t-il. Elles sont mises par des gens qui n'y connaissent rien, n'ont jamais travaillé et ne savent pas faire la différence entre un pied de colza et du blé. Comment voulez-vous qu'on s'en sorte ?"

"Je suis né là-dedans, mon métier, c'est ça"

Dans sa maison, Aurélien colle des étiquettes sur des échantillons de terre prélevés sur l'exploitation : "Cela fait plus de vingt ans qu'on fait ces analyses. Ils nous ont dit qu'on allait nous contrôler pour savoir si on le faisait bien. C'est un contrôle supplémentaire… Ça, plus ça, plus ça… Au bout d'un moment, faut arrêter, quoi !" A 29 ans, ce jeune agriculteur vit toujours chez ses parents…

"Etre jeune agriculteur, avoir l'envie de s'installer, de reprendre derrière ses parents, c'est bien, c'est beau, mais la vie n'est pas un conte de fées, confie-t-il. Je suis né là-dedans, mon métier, c'est ça. On ne fait pas agriculteur pour gagner de l'argent, mais parce que ça nous tient aux tripes et qu'on aime ça. J'espère pouvoir m'installer, mais ça sent plutôt mauvais qu'autre chose… Il faut garder confiance… On n'a pas l'habitude de baisser les bras."