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Pour la Fondation Jean-Jaurès, "la précarité matérielle ne peut pas être réduite au manque"

Selon une étude Ifop commandée par la fondation, le fait de renoncer à des achats de première nécessité génère de la frustration, un sentiment d'injustice mais aussi de la colère.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des bénévoles des Restos du coeur distribuent de la nourriture à Marseille, le 26 mars 2021. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Frustration, injustice et colère. Une enquête de l'Ifop parue lundi 22 novembre pointe le "fort impact psychologique et symbolique" de la précarité matérielle dans la vie des personnes concernées. Cette étude, menée pour la Fondation Jean-Jaurès et l'Agence du don en nature, montre que la situation financière s'est dégradée "depuis le début de la crise du coronavirus" pour plus d'un tiers des Français (36%).

Selon ce sondage en ligne mené du 28 septembre au 6 octobre auprès d'un échantillon représentatif de 2 000 personnes de 18 ans et plus, l'incapacité d'accès à certains produits entraîne d'autres privations selon une "logique de renoncement". Près d'un Français sur trois (31%) doit renoncer très régulièrement (plus de quatre fois par mois) à l'achat de produits non-alimentaires de première nécessité.

"La précarité a des conséquences plus graves"

Ce phénomène touche particulièrement les jeunes (39% ont moins de 35 ans), les travailleurs précaires (51% des autoentrepreneurs, 49% des intérimaires) et les ménages aux revenus les plus modestes (aux alentours de 1 300 euros). Pour la Fondation Jean-Jaurès, "la précarité matérielle ne peut pas être réduite à la seule idée de 'manque'. Elle a des conséquences plus graves". 

Elle génère de la frustration pour 56% des personnes interrogées, un sentiment d'injustice (41%) mais aussi de la colère chez 28%. L'étude pose aussi la question de la traduction politique de ces sentiments, qui se révèlent d'autant plus marqués que l'on se sent proche du mouvement de protestation des "gilets jaunes", né à l'automne 2018. La frustration atteint 59% chez les "gilets jaunes", l'injustice 61% et la colère 44%.

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