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Un "Grenelle de l'éducation et de l'insertion par le sport" pour amoindrir l'onde de choc de la crise dans les quartiers populaires

"Une digue républicaine est en train de sauter" a clamé une centaine d’élus de villes populaires lors d’une manifestation mercredi devant l’Assemblée nationale. Ils craignent que la crise sanitaire mette en péril l’action des associations dans des quartiers où le chômage explose et où la jeunesse se dit oubliée.  

Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Boxe (illustration) (MAXPPP TEAMSHOOT)

Le club de boxe de Garges-lès-Gonesse accueille 250 jeunes dont 70 filles du quartier de la Dame Blanche Nord du lundi au samedi. Ici, on apprend la boxe anglaise et la boxe thaï. On prépare les champions, notamment cinq boxeuses championnes de France pour les Jeux olympiques de Paris 2024.  

Mais l’action du club dépasse le cadre sportif. "On a plus un rôle d'éducateurs", explique Khalid Zaouche, le président du Boxing club. "On fait tout un travail autour de la citoyenneté, autour du bien-vivre ensemble, hommes-femmes, autour des relations avec les seniors, autour de l'ouverture. L'idée c'est un esprit sain dans un corps sain. C'est ça le plus important donc effectivement ça dépasse la frontière de la pratique de la boxe".  

"Là, on est dans la salle Fouad Jebbari qui est champion de France et, à côté de ça, ingénieur. Donc de facto c'est un exemple et une locomotive pour les autres jeunes."

Khalid Zaouche, le président du Boxing club de Garges-lès-Gonesse

à franceinfo

"Ils se disent : 'il est sportif de haut niveau et à côté de ça, il a aussi réussi à faire de longues études'. Et on leur dit : c'est possible !" 

Davina Michel, Fanny Galle, Mariame Sidibe, Jeyssa Marcel, quatre championnes de France issues du Boxing club de Garges-lès-Gonesse  (KHALID ZAOUCHE)

Le club de boxe est attentif au comportement des jeunes à l'extérieur mais aussi à leurs résultats scolaires. Avant le confinement, certains étaient récompensés par une paire de chaussures, une sortie dans un parc d’attractions ou une place au centre culturel de la ville. Mais aujourd'hui les moyens manquent pour les pratiquants du dimanche et pour les boxeurs professionnels. "Pour Paris 2024, on voit déjà qu'on est largement en retard. Sur le Val-d'Oise, on sent que les JO vont être à dix minutes de chez nous et qu'on n'est pas du tout concernés, déplore Khalid Zaouche. Il y a pas mal de passerelles à faire autour de l'emploi, autour de l'insertion, autour de la formation de nos jeunes parce qu'ils sont passionnés, ils aiment le sport. Si en plus, derrière, on peut faire en sorte de les former pour participer et pour travailler sur cet événement planétaire. On attend beaucoup de ce Grenelle du sport. C'est important."  

"Le monde du sport, l'économie du sport, doit aussi participer au plan de relance dont on parle beaucoup."

Benoît Jimenez, maire de Garges-lès-Gonesse

à franceinfo

"Aujourd'hui, on fait face à une crise sanitaire sans précédent. Mais la crise sociale et économique qui nous arrive en pleine face dans les semaines et les mois qui viennent va être fatale pour les quartiers populaires, annonce le jeune maire de Garges-Lès-Gonesse, Benoît Jimenez, à l’origine de ce Grenelle. Si on ne se rend pas compte de la valeur des clubs sportifs dans nos quartiers et notamment d'un point de vue de la relance économique, alors on n'a rien compris. On ne voit pas le premier euro pour le monde sportif amateur dans nos quartiers populaires. La crainte, elle est là." Le Grenelle de l’Éducation et de l’insertion par le sport aura lieu le 1er février à Garges-lès-Gonesse. 

L'insertion par le sport, reportage de Guillaume Battin au Boxing club de Garges-lès-Gonesse

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