SNCF : les présidents de régions, "socialistes ou pas socialistes" appellent à "une meilleure efficacité"
Après l'annonce de la réforme de la SNCF, le président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a déclaré lundi sur franceinfo, qu'il attend une "meilleure transparence sur les comptes de la SNCF."
Le Premier ministre Edouard Philippe a voulu rassurer les élus locaux. Au moment de présenter lundi 12 février la réforme de la SNCF qu'il compte mener par ordonnances, il a notamment annoncé qu'il ne suivrait pas le rapport Spinetta sur la question des petites lignes. "Je ne crois pas qu'on puisse décider de fermer 9 000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables", a expliqué le chef du gouvernement. "C'était un peu prévu", a réagi sur franceinfo Alain Rousset, le président PS de la région Nouvelle-Aquitaine. Selon lui, c'était "invraisemblable" dans une politique d'aménagement du territoire. La priorité est de "préparer l'avenir" en investissant dans le ferroviaire "pour 100 ans." Alain Rousset attend "une meilleure transparence sur les comptes de la SNCF." Les présidents de régions qu'ils "soient socialistes ou ne soient pas socialistes" appellent à "une réforme de la SNCF et une meilleure efficacité."
franceinfo : Êtes-vous soulagé que les petites lignes ne soient pas supprimées ?
Alain Rousset : C'était un peu prévu. Le Premier ministre nous l'avait laissé entendre. Cela semblait tellement invraisemblable de dire à la fois, on veut avoir une politique d'aménagement du territoire, on veut avoir une politique de transition énergétique et écologique et en même temps fermer des lignes sur lesquelles circule du matériel neuf.
Est-ce un choix politique ou un choix de la raison parce que c'était mauvais ?
J'espère que ce n'est pas cela. Est-ce que faire de la politique ce n'est pas de préparer l'avenir ? Préparer l'avenir quand vous rouvrez une ligne internationale entre la Nouvelle Aquitaine et l'Aragon, quand vous permettez aux habitants de Sarlat de pouvoir venir à Bordeaux. Est-ce que c'est impensable de se dire que quand on investit dans le ferroviaire on investit pour 100 ans ?
Avez-vous encore des inquiétudes ?
L'inquiétude c'est, quelles seront nos ressources demain et comment vont être organisés les travaux. Aujourd'hui les travaux sont très chers, les devis changent du jour au lendemain, il faut attendre la présence de la SNCF pour que des travaux soient engagés. Les financements de l'État et de la SNCF sur lesquels les gouvernements successifs se sont laissés aller. La dette de la SNCF, c'est bien parce que l'État, à la différence de l'Allemagne ou de l'Angleterre, investit moins sur le ferroviaire. Il y a une réflexion à avoir sur les ressources affectées à la réhabilitation ferroviaire. Je pense qu'il y a une meilleure transparence sur les comptes de la SNCF à avoir et il y a sûrement une organisation sociale qui soit à la fois de haut niveau, sur la maintenance et sur la conduite. C'est ce que nous attendons au niveau des régions.
Serez-vous dans la mobilisation hostile à cette réforme le mois prochain ?
Je serai dans la mobilisation des régions pour voir quelles sont les ressources qui nous sont affectées pour faire en sorte que le service public ferroviaire puisse s'améliorer et mieux fonctionner. Nous appelons, que les présidents soient socialistes ou ne soient pas socialistes, à une réforme de la SNCF et une meilleure efficacité, et pas simplement sur la LGV.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.