SNCF : le climat social se détériore jusqu'à l'irréparable parfois
Les cheminots ont manifesté mardi 4 juin à Paris contre la réforme de la SNCF et l'ambiance qui s'est dégradée au sein de l'entreprise. Les parents d'un cheminot qui s'est suicidé témoignent.
Il y a un an, Julien Pieraut, 26 ans, s'est couché sur les rails alors qu'il se rendait au travail. "Il a attendu qu'un train arrive et quand il a vu un train arriver, il s'est mis face contre terre", confient son père et sa belle-mère. Le jeune cheminot était technicien au centre de la SNCF de Bobigny depuis 2012. Durant six ans, il a fait des allers-retours entre la Seine-Saint-Denis et son domicile dans l'Aisne. Trois heures de transport par jour malgré plusieurs demandes de logement ou de mutation, vaines selon sa famille.
38% des salariés se sentent bien
Pour ses proches, il n'y a aucun doute. Le jeune homme s'est suicidé à cause de sa situation professionnelle. Ils envisagent de porter plainte contre la SNCF. Depuis 2015, six suicides ont été reconnus par la caisse de retraite des cheminots. Ouverture à la concurrence, réforme de l'entreprise, échec de la grève perlée du printemps 2018, pour les syndicats, le climat à la SNCF ne cesse de se dégrader. Seuls 38% des salariés de la compagnie se sentent bien, selon Great Place To Work, bien moins que l'ensemble des salariés français (46%). La direction va mettre en place un observatoire de la transformation pour accompagner ses salariés.
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