Pendant trois jours, le trafic en gare Montparnasse a été fortement perturbé par une panne restée longtemps indéterminée. Et si la politique des transports menée ces trentes dernières années était responsable ?
Trains supprimés, panne indéterminée et communication incohérente, les voyageurs en gare de Montparnasse ont vécu trois jours cauchemardesques. La SNCF est une nouvelle fois pointée du doigt par les usagers mais aussi par le gouvernement qui réclame à présent un rapport pour la fin de la semaine. Hier au micro d’Europe 1, Elisabeth Borne, la ministre des Transports s’est demandé "pourquoi on a mis autant de temps à trouver la panne et à la réparer ?" alors qu’Edouard Philippe pointait les “progrès considérables à faire” de la SNCF devant le Sénat. Pourtant, les causes d’une telle panne pourraient se trouver ailleurs selon Olivier Razemon, journaliste spécialiste des transports.
“ Depuis 30 ans la doctrine de l’Etat consiste à toujours vouloir créer davantage d’infrastructures”
Au début de l’été, Emmanuel Macron inaugurait une nouvelle ligne à grande vitesse entre Paris et Rennes. Une de plus qui illustre la politique des transports des trente dernières années “la doctrine de l’Etat et des collectivités locales consiste consiste à toujours vouloir créer davantage d’infrastructures et notamment des lignes à grande vitesse pour ce qui concerne le train au détriment souvent des infrastructures de proximité” affirme Olivier Razemon. Une pratique qui semble à bout de souffle. Dans son discours d'inauguration, Emmanuel Macron a annoncé une rupture et les priorités pour les années à venir “La France a présent doit choisir et se concentrer davantage ses efforts, ses investissements sur la rénovation des réseaux existants, sur la réduction de la fracture territoriale qui s’est aggravée ces dernières années.” Le réseau est vieillissant. Pour preuve, le drame de Brétigny-sur-Orge en 2013 où sept personnes avaient perdues la vie dans un déraillement “certains trains circulent moins vite aujourd'hui qu’il y a cent ans parfois” poursuit Olivier Razemon.
“On confond désenclavement et grande vitesse.”
Désormais, la priorité est donc à la rénovation du réseau pour remédier aux dysfonctionnements parfois absurdes comme le pointe la ministre des Elisabeth Borne "C'est bien de faire des lignes à grande vitesse, de gagner du temps pour aller à Bordeaux ou à Rennes, mais si ensuite on est bloqué gare Montparnasse, on voit bien que ça ne va pas.” Pour Olivier Razemon, il faut privilégier les transports de proximité pour désenclaver les territoires “on confond désenclavement et grande vitesse. Le désenclavement c’est souvent la proximité.” et espère que la panne de Montparnasse fera office d'électrochoc “on va vraiment devoir se poser la question de savoir si l’on doit continuer à privilégier la vitesse tout le temps”.
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