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Orient-Express : la SNCF réveille le mythe en exposant sept voitures des années 20 à Paris

La SNCF a rénové minutieusement plusieurs voitures de l'Orient-Express, exposées mercredi à la Gare de L'Est. Elle a également racheté plusieurs voitures en Pologne et envisage de leur faire reprendre du service sur les rails...

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
A l'intérieur d'une voiture-restaurant de l'Orient-Express exposée à la Gare de l'Est à Paris, le 13 mai 2019 (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

L'Orient-Express, le train le plus célèbre de l'histoire, n'est plus en service depuis 1977 mais il continue de faire fantasmer les foules. La SNCF l'a bien compris et compte réactiver le mythe. 

Le groupe public a rénové ses plus belles voitures art déco et expose mercredi 15 mai, dans le cadre de l'opération portes ouvertes "Vive le train!", sept voitures des années 20 Gare de l'Est à Paris, après quatre années d'une méticuleuse restauration. Tous les créneaux de visite sont d'ores et déjà complets.

Le blason de la compagnie des Wagons-lits de l'Orient-Express, sur un train rénové exposé à la Gare de l'Est à Paris le 13 mai 2019. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

C'est le cinéma qui a fixé le décor du train dans l'imaginaire


Les puristes retiendront que seuls trois wagons-restaurants ont appartenu à l'Orient-Express qui a circulé de 1883 à 1977 entre Paris et Constantinople/Istanbul, par Vienne d'abord, puis par Venise. Ces voitures de l'Orient-Express, où l'on pouvait croiser au début du XXe siècle les grands de ce monde, des diplomates, de belles espionnes et des marchands, associent laques, dorures et marqueteries dans un douillet décor de bronze, de cuivre et de bois. 

C'est dans une des voitures-salons Pullman, qui à l'époque n'allaient pas jusqu'aux rives du Bosphore, qu'a été tourné Le Crime de l'Orient-Express en 1973. "Du coup, cette voiture est devenue le style Orient-Express dans l'imaginaire collectif, avec les marqueteries en bouquets de fleurs, le bar et le piano. En fait, c'est le cinéma qui a provoqué ça", relève l'historien. La SNCF assume, appelant désormais le tout "Pullman Orient-Express".

On peut admirer les panneaux lambrissées en loupe de bouleau de Finlande avec une marqueterie d'étain, dessinés par le décorateur René Prou pour le salon de l'Etoile du Nord (Paris-Amsterdam). Ou, dans celui de La Flèche d'Or (Paris-Londres), les triptyques de naïades lascives en verre dansant sur des panneaux d'acajou de Cuba, oeuvres du célèbre joaillier et verrier René Lalique.

L'intérieur confortable d'une voiture de l'Orient-Express exposée à la Gare de l'Est à Paris le 13 mai 2019. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Une rénovation coûteuse à rentabiliser avec Accor

La SNCF a racheté la marque Orient-Express à la Compagnie internationale des wagons-lits après l'arrêt des liaisons directes pour Istanbul en 1977. Mais elle n'en a pas fait grand-chose jusqu'à ce qu'elle commence à racheter des wagons de l'illustre train, en 2011.

"Pour les restaurer, on s'est plongé dans nos archives, pour retrouver les plans d'origine ou les échantillons de tissus, etc.", raconte Guillaume de Saint Lager, directeur exécutif d'Orient Express, la société qui en gère le patrimoine. "On a fait appel à des artisans d'exception."

"C'est évidemment un investissement important, de l'ordre de 14 millions d'euros, mais c'est un investissement pour le patrimoine ferroviaire", justifie le patron de la SNCF, Guillaume Pepy. Ces pièces de musée sur rail sortent de temps à autre de leur dépôt de la région parisienne pour des expositions ou des conventions. Elles constituent "une sorte de vitrine du savoir-faire de la SNCF dans la préservation du patrimoine", note Guillaume Pepy.

La SNCF entend bien en tirer quelque profit aussi. Elle a pour cela cédé l'an dernier 50,1% d'Orient-Express à Accor. Ce nouvel actionnaire majoritaire veut notamment ouvrir des hôtels de luxe sous la marque Orient-Express. Le premier doit être inauguré fin 2019 dans la tour la plus haute de Bangkok, en Thaïlande, indique Guillaume de Saint Lager.

Une voiture de l'Orient-Express, exposée le 13 mai 2019 à la Gare de l'Est à Paris. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Et si l'Orient-Express roulait à nouveau ?

Orient-Express veut plus généralement "faire vivre une expérience vraiment unique", relève-t-il. Et pourquoi pas, une expérience à nouveau sur les rails.

Notre envie, évidemment, c'est de refaire rouler l'Orient-Express dans toute l'Europe

Guillaume Pepy, patron de la SNCF

Ses équipes viennent de retrouver une quinzaine de voitures d'époque oubliées au fin fond de la Pologne que la SNCF a rachetées "pour quelques millions d'euros" et rapatriées en France. Il s'agit maintenant de voir si elles pourront être adaptées au confort moderne, et embarquer des voyageurs. "C'est le dossier sur lequel on travaille, et je pense qu'on sera mûrs cet été" pour se lancer, ou pas, dans l'aventure, avance le patron de la SNCF.

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