Les TER ont coûté 8,5 milliards d'euros en 2017 : beaucoup trop cher, juge un rapport de la Cour des comptes
Seuls les taxis sont plus chers au kilomètre par voyageur, observe la Cour des comptes qui préconise des économies.
Les TER ont coûté 8 milliards et demi d'euros en 2017 et sont trop coûteux, épingle un rapport de la Cour des comptes intitulé "Les TER à l'heure de l'ouverture à la concurrence" et dévoilé mercredi 23 octobre. Ce rapport estime que les TER sont trop subventionnés, pour une qualité de service insuffisante.
8,5 milliards d'euros en 2017, cela représente un coût moyen par voyageur au kilomètre de 61 centimes d'euros. Seuls les taxis sont plus chers, note la Cour des comptes. Les TER transportent chaque jour environ 900 000 voyageurs dans 7 000 trains et 1 300 cars. Le problème, selon la Cour des comptes, c'est que ces coûts sont couverts à 88% par des subventions publiques que règlent les régions. Or, dans le même temps, la fréquentation est en baisse, les infrastructures sont en mauvais état, ce qui provoque des retards et suppressions de trains. Concernant les petites lignes, la Cour a dénombré 285 gares qui accueillent moins de 3 voyageurs par jour.
Limiter la présence des agents "au strict nécessaire"
Le rapport préconise alors de faire des économies, par exemple, de "limiter les coûts d'exploitation, notamment en ajustant le niveau de présence d'agents en gare et à bord des trains au strict nécessaire". La Cour demande que les régions aient les coudées franches, pour décider de maintenir ou non les lignes les moins fréquentées. Elle réclame également que les clients paient en fonction des coûts du TER et de la qualité du service rendu.
Le rapport de la Cour des comptes dénonce aussi "des relations entre les régions et la SNCF qui sont par nature déséquilibrées du fait de la situation de monopole de la SNCF". L'activité TER (transport express régional), est un service fourni "à un coût très élevé, notamment à cause d'une organisation de travail peu efficace, d'une trop faible polyvalence des agents et d'une augmentation trop automatique des salaires". Et pourtant, semble s'étonner la Cour des comptes, la SNCF dégage "une marge opérationnelle élevée, en 2017 à 231 millions d'euros, soit 5,6% de son chiffre d'affaires et génère une trésorerie en forte croissance, 808 millions d'euros au 31 décembre 2017".
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