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La région Hauts-de-France suspend ses paiements à la SNCF : c'est "pénaliser une entreprise publique", regrette le PDG du groupe

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Article rédigé par franceinfo
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Xavier Bertrand ne veut plus verser d'argent à la compagnie ferroviaire en raison des retards et suppressions de trains du réseau TER.

"Je voudrais qu'on puisse en discuter" car "pénaliser la SNCF, c'est pénaliser une entreprise publique" qui "appartient aux Français", a déclaré Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, jeudi 2 décembre sur franceinfo, alors que la région Hauts-de-France, a annoncé mercredi suspendre les paiements dus à la société ferroviaire. Xavier Bertrand, président de la région, souhaite ainsi sanctionner la SNCF pour les retards et suppressions de trains sur le réseau TER.

La suspension des paiements "n'est peut-être pas la mesure la plus adaptée à la situation", a insisté Jean-Pierre Farandou, tout en rappelant qu'avec la région Hauts-de-France, la SNCF "a un contrat" qui "ne prévoit pas qu'elle ne soit pas payée". En revanche, "il peut y avoir des pénalités", concède le dirigeant. 

"Je trouverais normal que la région Hauts-de-France marque le coup et nous pénalise financièrement, puisqu'on n'est pas à la hauteur des attentes".

Jean-Pierre Farandou

à franceinfo

Plusieurs raisons expliquent ces perturbations sur le réseau TER Hauts-de-France, selon le PDG de la SNCF : "Certains experts le disent, la végétation a été particulièrement luxuriante cette année" et de ce fait "les feuilles sont tombées beaucoup plus massivement", a-t-il affirmé. Or, "ces feuilles sont écrasées par les trains" et "quand ils freinent, ils patinent, ça abîme les roues". De ce fait, "on est obligés de faire passer les engins à l'atelier pour reprofilage des roues", ajoute Jean-Pierre Farandou.

Un "manque de conducteurs"

Parmi les autres raisons, Jean-Pierre Farandou cite "les chocs" dûs "au gibier qui prolifère" et "l'absentéisme qui repart", notamment "dans les ateliers", à cause de la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19. Une épidémie qui a pour autre conséquence le "manque de conducteurs". "Un conducteur, c'est un an pour le former", explique le PDG, et "il y a un an, on était en pleine crise du Covid-19". Par conséquent, "les écoles de conduite n'ont pas fonctionné" et "mécaniquement, on se retrouve avec un retard sur les conducteurs qu'on est en train de rattraper".

"Il y a un plan d'action solide sur l'ensemble de ces facteurs qui commence d'ailleurs à porter ses fruits techniques", a assuré Jean-Pierre Farandou, soulignant que si "les usagers ne voient pas encore que les choses s'améliorent", lui "le voit bien".

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