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25 millions d'euros d'argent public et une trop forte concurrence faite au train : la FNAUT dresse un bilan mitigé des "cars Macron"

La Fédération nationale des associations d'usagers des transports conseille à la SNCF de suivre l'exemple de la RENFE espagnole qui a baissé ses prix, compensant la perte de recettes par une hausse du nombre de voyageurs.

Article rédigé par franceinfo
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Quatre ans après leur mise en place, les "cars Macron", Ouibus, Flixbus ou Isilines, occasionnent environ 25 millions d'euros de dépenses publiques directes ou indirectes chaque année (photo illustration, 3 mai 2018). (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) tire un bilan mitigé des "cars Macron", quatre ans après leur mise en place, a appris franceinfo vendredi 8 février. Selon la principale association d'usagers des transports, qui a commandé une étude pilotée par le cabinet Adétec, ces cars appartenant aux compagnies Ouibus, Flixbus ou Isilines et baptisés "cars Macron" parce que c’est Emmanuel Macron qui a libéralisé le transport de voyageurs par autocar en 2015, occasionnent environ 25 millions d'euros de dépenses publiques directes ou indirectes chaque année. De plus, ils ont tendance à davantage concurrencer le train que la voiture individuelle.

Chers en argent public et néfastes pour l'environnement

La facture pour la collectivité s'explique par le fait que les "cars Macron" ne déboursent pas un centime pour l'entretien des infrastructures - les routes et les gares - qu'ils utilisent. L'étude préconise donc que les "cars Macron" paient leurs "coûts d’infrastructure - usure des routes et usage des gares routières - à travers une écotaxe indexée sur le kilométrage parcouru". Selon l'étude, "la disparition de l’aide publique aux cars Macron impliquerait, à déficit constant, une hausse des tarifs de plus de 20% et rendrait le train plus compétitif."

Autre point, les conséquences néfastes pour l'environnement. Au lieu de délaisser leur voiture pour les autocars, les usagers ont tendance à remplacer le train par les "cars Macron". Et ce avec une conséquence notable pour l'environnement : les cars rejettent dans l'atmosphère 36 000 tonnes de CO2 de plus que les trains.

Baisser le prix du train pour augmenter la fréquentation

Concernant la SNCF, la concurrence de ces autocars a fait perdre, selon cette étude, 67 millions d'euros en 2017 à la compagnie ferroviaire. Mais il faut toutefois ajouter que la SNCF possède Ouibus. La FNAUT déplore plus généralement l'attitude globale de la SNCF, accusée de négliger les lignes Intercité et certaines liaisons TGV, ce qui profite précisément aux "cars Macron" en matière de fréquentation. La Fédération nationale des associations d'usagers des transports conseille à la compagnie ferroviaire de "suivre l’exemple spectaculaire mais méconnu de la RENFE, son homologue espagnole, consistant en une réduction générale du prix du billet de l’ordre de 11%, le gain de clientèle compensant la perte de recette unitaire".

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