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Pénurie de carburant : pour Laurent Berger, "cette situation à Total dure parce qu'on ne se met pas autour de la table"

Le leader de la CFDT rappelle que son syndicat est prêt à discuter avec la direction du groupe pétrolier. Selon lui, les réquisitions de salariés décidées par le gouvernement "n'est pas une bonne solution".

Article rédigé par franceinfo
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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, invité de France Inter, jeudi 13 octobre 2022. (CAPTURE ECRAN / FRANCE INTER)

"Cette situation à Total dure parce qu'on ne se met pas autour de la table, parce qu'il n'y a pas de dialogue", a déploré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, ce jeudi sur France Inter, alors que la grève se poursuit depuis une vingtaine de jours dans les raffineries françaises, à l'appel notamment de la CGT. Même s'il reconnaît que "les salariés de Total ont raison de réclamer des augmentations de salaire pour faire face à l'inflation", Laurent Berger regrette que la mobilisation précède les négociations. Il estime que la CGT est allée "à l'épreuve de force" avant même d'entamer des discussions avec TotalEnergies.

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Concernant les réquisitions de salariés, mises en place par les autorités au nom de la continuité de service public chez Esso-ExxonMobil, et envisagées pour débloquer la situation chez TotalEnergies, le secrétaire général de la CFDT considère que "c'est l'escalade" et que "ce n'est pas la bonne solution".

"L'escalade, je m'en méfie, on va monter les gens les uns contre les autres et c'est problématique"

Laurent Berger

à franceinter

"Maintenant il faut se mettre autour de la table, il est temps de le faire", insiste Laurent Berger. Mercredi, le dialogue semblait pourtant avoir été entamé entre la direction de TotalEnergies et les organisations syndicales, y compris avec la CGT que Total a finalement accepté de recevoir sans levée préalable des blocages. Ce jeudi, le groupe indique cependant que "les conditions ne sont pas réunies pour organiser la négociation, la CGT ayant décidé de maintenir les blocages".

"Trouver la voie du compromis"

Par ailleurs, Laurent Berger dit "prendre" la proposition de TotalEnergies d'attribuer une prime exceptionnelle d'un mois de salaire à l'ensemble de ses salariés dans le monde, dès décembre "sous réserve d’accords salariaux dans les divers pays et filiales concernés". Toutefois, concernant l'annonce du groupe, qui se dit disposé à "envisager un budget pour les augmentations salariales 2023 sur la base de l’inflation 2022", Laurent Berger rappelle que la CFDT réclame une revalorisation de 8% assortie d'une prime "d'au moins 3 000 euros", là où la CGT réclame une hausse de 10%.

La CFDT exhorte la direction de TotalEnergies à "trouver le moyen de mettre tout le monde autour de la table" et la CGT à y prendre place. "Nous on était prêt à le faire", poursuit Laurent Berger. Il n'y a selon le leader syndical pas d'autre solution que de "trouver la voie du compromis", rappelant qu'on "ne va pas réquisitionner pendant des années et aller à l'affrontement permanent".

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