Grève chez TotalEnergies : "On n'en avait pas besoin, la CFDT n'est pas tellement pour les grèves préventives", critique Laurent Berger
Les employés de TotalEnergies "ont raison de revendiquer des augmentations salariales" a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, mais "on n'avait pas besoin", de cette grève notamment chez Total.
Laurent Berger l'assume : il désapprouve les grèves menées depuis une dizaine de jours chez TotalEnergies et ExxonMobil. Le secrétaire général de la CFDT l'a martelé sur France Inter ce samedi 8 octobre. Le syndicaliste reconnaît que les employés "ont raison de revendiquer des augmentations salariales". Mais selon lui, "on n'avait pas besoin" de cette grève notamment chez Total.
"A Exxon, il y a des négociations qui se poursuivent jusqu'à aujourd'hui, on a déjà un certain nombre d'acquis, on va continuer de se battre. Chez Total, les négociations s'ouvrent le 15 novembre. La CFDT n'est pas tellement pour les grèves préventives : elle est pour agir au moment où on discute sur le sujet", précise-Laurent Berger.
Un dialogue non respecté
Selon le secrétaire général de la CFDT, la CGT a donc devancé inutilement l'étape nécessaire des négociations : "On a le rapport de force nécessaire pour imposer des augmentations salariales, et notamment à Total. On a eu un accord de branche qui faisait un plancher et qui va augmenter."
Cette prise de position intervient alors que la CGT vient de publier ce samedi une lettre ouverte sur son compte Twitter pour réiterer sa demande de négociations salariales au PDG du groupe, Patrick Pouyanée. Le mouvement de contestation dure désormais depuis douze jours et touche trois des six raffineries françaises. Conséquence : plusieurs stations-service, notamment dans les Hauts-de-France, peinent à se réapprovisionner provoquant de longues files d'attente.
"Maintenant, il faut trouver la voie de sortie et ça passe par des augmentations de salaires et ça passe par le dialogue social", avance Laurent Berger. Un dialogue non respecté selon lui par la CGT. "Quand on est une organisation syndicale, la CGT, dans ce secteur-là qui décide de ne pas vouloir négocier vraiment et qui décide seulement le rapport de force sans aller au bout de la logique : qui est de négocier et d'acter un compromis par un accord, on se retrouve dans cette situation", déplore le leader de la CFDT.
Pour rappel, la CGT réclame 10% d'augmentation sur 2022 pour les salariés de TotalEnergies, afin de prendre en compte l'inflation et la hausse du coût de la vie alors que le groupe énergétique français réalise des bénéfices record.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.