Les nombreuses questions après la pagaille sur le réseau SNCF à Paris
Dès mercredi soir, la SNCF
expliquait les
problèmes rencontrés sur le réseau ferroviaire au nord de Paris par une
succession d'incidents. Une panne sur une caténaire a entraîné une interruption
partielle du trafic. Alors que la circulation allait reprendre, des usagers sont
descendus sur les voies. La procédure dans ce cas-là est simple : tous les
trains s'arrêtent pour des raisons de sécurité.
Sur France Info, Bénédicte Tilloy la directrice générale chargée des activités Transilien a présenté les excuses de la SNCF aux usagers : "On est très malheureux de ce qui s'est passé. Les voyageurs ont vécu – et les personnels avec eux – une situation très éprouvante" .
Les interrogations du ministère
Le ministre des Transports a
demandé un rapport complet sur ces incidents. Mais au lendemain de la pagaille,
Frédéric Cuvilier s'est également interrogé sur cette procédure d'arrêt des
trains lorsque des personnes sont sur les voies. "Cette procédure
est-elle justifiée et adaptée ? Ne peut-on pas envisager une progression du
trafic à petite vitesse ? Il ne faut pas sous-estimer les questions de sécurité
mais il s'agit de voir combien des procédures peuvent avoir des effets contraire
à l'objectif poursuivi", a expliqué le ministre.
*"Cette réglementation de sécurité n'est plus pertinente, explique Bénédicte Tilloy, mais il ne nous appartient pas de la changer nous. Ce que l'on fait, c'est qu'on le fait avec l'ensemble des acteurs du système ferroviaire." *
La vétusté du réseau en cause
?
Le ministre a également fait
part de sa "volonté de moderniser le RER parisien" . Pour les
usagers et les syndicats c'est d'ailleurs là que réside la cause de ces
problèmes. Le matériel et les lignes sont vétustes, expliquent-ils. Les problèmes sont nombreux et ils entraînent
parfois des débordements comme les
agressions mercredi de deux conducteurs. Des violences condamnées de toute
part.
"Il y a beaucoup plus
de circulation qu'il y a dix ans" , explique Olivier Bouissou,
porte-parole de la Fgaac, syndicat majoritaire chez les agents de conduite de
la SNCF. Selon lui, cette augmentation
du trafic s'accompagne de nombreux travaux : "Il y a eu 1.000 chantiers en
2013 sur l'ensemble du réseau. On est proche de la saturation. Cela fait
longtemps que tout aurait dû être fait. Les résultats ne seront là que dans
quelques années et pendant ce temps les gens sont excédés" , détaille
Olivier Bouissou.
Willy Colin est porte-parole
de l'Avuc, une association d'usagers. Il met en cause la SNCF et la tutelle c'est-à-dire
l'État. Pour lui "il n'y a pas eu de volonté politique depuis des
années pour améliorer l'infrastructure" . Willy Colin réclame en place d'une table ronde pour discuter
de "cette pagaille généralisée concernant le réseau ferroviaire".
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