La gratuité des transports à Paris est "une question de choix budgétaire"
Bruno Cordier, responsable du bureau d'étude Adetec, a expliqué mardi sur franceinfo qu'en cas de gratuité des transports à Paris, il faudrait trouver de nouveaux financements qui s'ajoutent à ceux qui existent déjà.
La gratuité des transports à Paris, piste lancée lundi 19 mars par Anne Hidalgo, est d'abord "une question de choix budgétaire", a estimé Bruno Cordier, responsable du bureau d'étude Adetec, spécialiste des transports, mardi sur franceinfo. La vente des tickets rapporte chaque année près de trois milliards d'euros à Île-de-France Mobilités (ancien Stif), qu'il faudrait donc trouver ailleurs en cas de gratuité. Selon Bruno Cordier, il faut trouver "de nouveaux financements qui s'ajoutent aux financements existants" ou "basculer l'argent qui est mis dans d'autres actions".
Les transports en commun sont le seul mode payé en partie par ses usagers
Bruno Cordierà franceinfo
"Quand on est piéton, cycliste et surtout automobiliste, on a un coût pour la collectivité et on ne paye pas directement ce coût", a ajouté l'expert. Il a par ailleurs souligné que les coûts liés à l'utilisation de la voiture sont "très largement" supérieurs à ceux des transports en commun "si on prend en compte tous les effets de la pollution, les effets liés au bruit et liés à la congestion avec la perte de temps qui en découle pour l'activité économique".
Pour une question d'échelle, il n'y a, selon Bruno Cordier, pas de comparaison possible entre la gratuité mise en place dans une trentaine de villes de France et celle qui pourrait l'être à Paris. Il constate cependant qu'à Châteauroux "on a plus que doublé la fréquentation des transports en commun" avec "davantage de mixité sociale". En Estonie, à Tallinn, seule capitale a avoir adopté une telle mesure, "les pertes de recettes côté usagers ont été compensées par des gains fiscaux par un retour de population dans la ville".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.