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Pompiers visés, voitures incendiées, monument vandalisé… A Paris, l'anniversaire violent des "gilets jaunes"

Des heurts ont marqué les manifestations prévues à Paris pour le premier anniversaire du mouvement des "gilets jaunes".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un manifestant, le 16 novembre 2019 place d'Italie à Paris. (MARTIN BUREAU / AFP)

Circulation bloquée, voitures retournées, jets de pavés, feux de poubelles… Les manifestations prévues, samedi 16 novembre à Paris, pour le premier anniversaire du mouvement des "gilets jaunes" ont été le théâtre d'incidents violents, en particulier place d'Italie, dans le sud de la capitale.

Franceinfo fait le point.

Le périphérique bloqué porte de Champerret

La journée a commencé porte de Champerret, dans le nord-ouest de Paris. Les CRS ont délogé vers 10 heures quelques dizaines de "gilets jaunes" qui avaient investi à pied le périphérique à hauteur de cette porte. Les manifestants avaient réussi à bloquer brièvement la circulation, dans les deux sens.

Des incendies et des dégradations place d'Italie

En début d'après-midi, la situation a brusquement dégénéré place d'Italie, d'où devait partir une manifestation organisée par la figure "gilets jaunes" Priscillia Ludosky. Des feux ont été allumés sur la place, du matériel de chantier saisi par des manifestants et du mobilier urbain abîmé, entraînant une intervention des forces de l'ordre à grand renfort de grenades lacrymogènes. La place était en cours de réfection et les travaux devaient s'achever début décembre, comme le rappelle la mairie de Paris à franceinfo.

Des canons à eau ont également été employés pour disperser la foule. Autorisée à l'origine, la manifestation qui devait s'élancer à 14 heures a été annulée par la préfecture de police.

"Nasse à place d'Italie, impossible de partir, manifestation déclarée annulée à la dernière minute", a tweeté Priscillia Ludosky, coorganisatrice de cette manifestation. A 19 heures, la préfecture de police de Paris faisait état de 124 interpellations pour l'ensemble de la capitale. Lors d'une conférence de presse, le préfet de police, Didier Lallement, a appelé "tous ceux de bonne foi à sortir le plus vite possible de la place d'Italie", où "les individus qui composent" le rassemblement "seront interpellés".

Des pompiers pris à partie

Appelés pour éteindre les incendies sur la place d'Italie, les pompiers ont été empêchés de faire leur travail. Sur des images filmées par le journaliste indépendant Clément Lanot, on voit des individus entourer une colonne de soldats du feu et applaudir leur départ. D'autres images montrent un groupe de CRS protéger le repli des pompiers.

Présent sur place, un autre journaliste, Pierre Bouvier, du Monde, signale que certains manifestants ont, à l'inverse, soutenu les pompiers.

Deux policiers piégés dans une laverie

Un peu plus au nord, près de la place de la Bastille, deux policiers ont été pris au piège dans une laverie automatique, comme le montrent des images tournées par un journaliste de L'Obs.

Selon le journaliste, les deux hommes ont été évacués par l'arrivée d'un groupe de CRS.

Un monument vandalisé

Le monument à la mémoire du maréchal Juin saccagé, le 16 novembre 2019 à Paris. (CLEMENT LEGOFF / FRANCE 2)

Situé au centre de la place d'Italie, le monument dédié au Maréchal Juin, qui dirigea pendant la seconde guerre mondiale le corps expéditionnaire français en Italie, a été vandalisé.

Un homme portant un gilet "press" gravement blessé au visage

Des images, tournées par le média russe Sputnik, montrent la blessure d'un homme portant un gilet "press". Un projectile a fait exploser le masque à gaz qu'il portait, le blessant grièvement au visage. Une autre vidéo montre un manifestant blessé à l'œil.

Dans sa conférence de presse, le préfet de police a évoqué plusieurs blessés du côté des forces de l'ordre, sans donner de chiffres.

Le centre commercial des Halles investi

En début de soirée, des manifestants se sont regroupés aux abords du centre commercial des Halles, avant d'être dispersé par les forces de l'ordre.

C'est dans le même quartier qu'un policier en civil a été filmé par un collectif de photojournalistes en train de vider sa bombe de gaz lacrymogène sur des passants qui huaient le cortège des forces de l'ordre.

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