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"Venez voir les impacts de grenades sur la camionnette" : les syndicats dénoncent la "pression policière" lors du 1er-Mai à Paris

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a été contraint de quitter temporairement le cortège à cause des violences. Il les a attribuées à la police, même si plusieurs témoins ont affirmé qu'il avait été pris à partie par des black blocs.

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers devant des camions de la CGT, le 1er mai 2019, à Paris.  (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

Lors du défilé du 1er-Mai version 2019, l'ambiance n'était pas aux Chants des partisans et aux sandwichs-merguez. Plusieurs organisations syndicales ont dénoncé les violences survenues lors du défilé parisien. Avant même le départ du cortège, à 14 heures, des affrontements ont éclaté, opposant les forces de l'ordre aux manifestants, dont certains étaient des black blocs et d'autres des "gilets jaunes" qui s'étaient réunis dans le quartier de la gare Montparnasse.

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"Le début de la manifestation a été très compliqué. Nous avons été confrontés à des violences sans précédent", raconte à franceinfo Mélanie Luce, présidente de l'Unef, depuis le cortège. "Dès le départ, au moment où nous avons tenté de nous retrouver avec les autres syndicats pour lancer le cortège, on a vu des affrontements très importants, des jets de projectiles dans tous les sens", continue-t-elle, expliquant ne pas être "en mesure pour le moment" d'expliquer qui a été à l'origine de ces violences.

On a vu des charges de CRS très importantes, des grenades de désencerclement ont été lancées à quelques mètres de nous.

Mélanie Luce

présidente de l'UNEF

De son côté, Philippe Martinez a été contraint de quitter brièvement la manifestationDes témoins sur place expliquent à franceinfo que le secrétaire général de la CGT a été évacué "après avoir été pris à partie par des black blocs". 

Lui a évoqué la présence "d'individus qui ne sont pas là pour manifester et empêchent la manifestation de se tenir", mais a surtout pointé du doigt les forces de l'ordre. "La police a chargé la CGT, c'est grave parce qu'on est identifiés quand même", a-t-il expliqué aux journalistes après être revenu dans le cortège. Venez voir les impacts de grenades sur la camionnette derrière moi."

La préfecture a rapidement réagi aux accusations proférées par Philippe Martinez. "La CGT n'a jamais été la cible des policiers et de gendarmes qui ont assuré leur mission avec détermination face à des casseurs violents", a-t-elle assuré sur Twitter. "Le patron de la CGT, au lieu de s'attaquer injustement aux policiers, ferait mieux de les défendre", a estimé, de son côté, le syndicat de policiers Alliance 

Face aux violences, la FSU a décidé de plier bagage avant la fin de la manifestation. Force ouvrière a également condamné "l'enchaînement de la violence", affirmant que certains de ses militants en avaient été victimes. 

Interrogé par l'AFP, Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, a mis en cause le dispositif policier exceptionnel mis en place pour cette journée. "On n'a pas arrêté d'être harcelés par les forces de l'ordre. J'ai dû répondre à une interview avec un masque à cause des gaz lacrymogènes", a raconté le syndicaliste, avant d'affirmer : "Ceux qui ont essayé de nous voler le 1er-Mai, ce ne sont ni les 'gilets jaunes' ni ceux qu'on appelle les 'radicaux', mais c'est le gouvernement, en mettant cette pression policière aussi folle."

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